Haut de page.

Lord of war
Lord of war



Fiche descriptive

Thriller

Andrew Niccol

Nicolas Cage, Ethan Hawke, Jared Leto...

04 Janvier 2006

2h02

Chroniques

Né en Ukraine avant l'effondrement du bloc soviétique, Yuri arrive aux Etats-Unis avec ses parents. Il se fait passer pour un émigrant juif...

Audacieux et fin négociateur, il se fait une place dans le trafic d'armes. Les énormes sommes d'argent qu'il gagne lui permettent aussi de conquérir celle qui l'a toujours fasciné, la belle Ava.

Parallèlement à cette vie de mari et de père idéal, Yuri devient l'un des plus gros vendeurs d'armes clandestins du monde. Utilisant ses relations à l'Est, il multiplie les coups toujours plus risqués, mais parvient chaque fois à échapper à Jack Valentine, l'agent d'Interpol qui le pourchasse.

Des luxueux immeubles new-yorkais aux palais des dictateurs africains, Yuri joue de plus en plus gros. Convaincu de sa chance, il poursuit sa double vie explosive, jusqu'à ce que le destin et sa conscience le rattrapent...
un excellent film!


cynisme à l'état brut
Lord Of war est un film à voir, ne serait-ce que pour la phrase sentencieuse qui clos le film de la plus belle des façon… Si la première partie de la phrase assomme, la seconde achève…

La première scène nous plonge d’emblée dans l’ambiance cynique et percutante du film. On pense au « petit commerce » de Boris Vian narrant l’ascension d'un marchand de canons amoral et avide de billets verts. « Il y a plus de 550 millions d’armes dans le monde, un homme sur douze est armé sur cette planète. La seule question c’est… Comment armer les douze autres»… On suit alors l’itinéraire d’une balle, de l’usine de production automatique au crâne d’un enfant d’un pays africain… Puis celui de Yuri Ortov, qui, après avoir compris que tuer faisait partie des besoins fondamentaux de l’homme, décide de se faire trafiquant…

S’inspirant de faits réels et avérés (le personnage central du film a par exemple été construit à partir de cinq trafiquants d’armes bien réels), le film se veut un brûlot contre ces pays souvent donneurs de leçon et qui inondent le monde d’armes de destructions massives. Car si on fustige le nucléaire ou le trafic de drogue, on parle peu finalement du trafic d’arme orchestré en coulisse par des états et pour qui des personnages tels que Yuri Ortov sont plus utiles que nuisibles. On se demande pourquoi ce film fort a « étrangement» peiné à trouver des financements dans le pays des libertés, les Etats-Unis… smiley

Andrew Niccol a réussit l’exploit de faire un film très engagé tout en parvenant à ménager des plages de légèreté, d’humour et de ficeler une intrigue sentimentale qui permet de donner plus d’épaisseur au personnage incarné par Nicolas Cage …

Un film percutant qui est un peu l’envers de la médaille des horreurs dénoncées dans le Cauchemar de Darwin… Où comment aller au bout de l’horreur…
Le Korrigan


un bon film !


Gilet pare-balles
« Lord of War » est une satyre cynique du métier de trafiquant d’armes, signé par Andrew Niccol (« Bienvenue à Gattaca »). Le film retrace la vie et l’ascension, sur une vingtaine d’années, d’un marchand d’armes autodidacte qui est en fait la synthèse de plusieurs marchands de mort réels dont le réalisateur s’est inspiré pour nous fournir un portrait paradoxalement très humain, qui s’embourbe derrière une distance métaphysique que l’on sent plus fragile qu’une vie au bout d’un canon. Au passage, on décortique du point de vue du marché des armes à feu les conséquences de la chute du bloc soviétique. Intéressant.

La réalisation est à cheval entre le documentaire et l’autobiographie, avec une voix off omniprésente qui dévoile une vérité que le personnage se borne à cacher aux siens. Les phrases cyniques s’entremêlent avec les scènes chocs. Les personnages sont pour la plupart plus des caricatures et des symboles que des figures réalistes. Heureusement, cela apporte le grain de fantaisie qui fait passer le constat terrifiant qui nous est proposé avec le sourire. C’est à la fois le charme et la faiblesse du film, qui reste trop léger et trop superficiel à mon goût pour un sujet aussi sensible. Mais rappelons qu’il s’agit d’un film, et pas d’un documentaire. L’exposition du « problème » est donc aussi un exercice de style pour le cinéaste, et c’est bien normal.

Certains seconds rôles sont truculents à souhait, notamment le dictateur libérien. Cela dit, ils restent bien discrets derrière la prestation de Nicholas Cage, notamment Bridget Moynahan, qui ne sert pas à grand-chose. Au demeurant, on notera l’omniprésence des femmes-objets, que ce soit par souci de réalisme ou pour accrocher le spectateur masculin. On apprécie, ou pas. Jared Leto, que l’on retrouve en toxicomane (« Requiem for a dream »), est toujours aussi beau et fragile, dans le rôle de la conscience malade du trafiquant.

Les producteurs (le français Philippe Rousselet et Andrew Niccol) ont peiné à trouver les subsides pour le film, et on le comprend lorsque l’on sait que le héros immoral sert lui un propos qui se veut on-ne-peut-plus moraliste et certainement pas militariste…donc pas forcément américain. Le film a d’ailleurs dû être vendu comme un film d’action outre-atlantique pour espérer être rentable (si je ne m’abuse).

D’ailleurs, j’avoue avoir été inquiet du fait que le film se concentre sur le trafiquant d’armes, plutôt que sur les producteurs et principaux pourvoyeurs de la Faucheuse, à savoir : les états (80 à 90% du commerce). Heureusement, la fin du film conclue en beauté la démonstration, et n’oublie pas de rendre les lauriers à qui vous savez. « Lord of war » nous invite à nous demander, en fin de compte, qui a vraiment le pouvoir de fournir les gilets pare-balles au monde...
Keenethic



Inspiration jeux de rôle

Cette fiche n' est référencée comme inspi pour aucun jeux de rôle.