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Good night, and good luck.
Good night, and good luck.



Fiche descriptive

Historique

George Clooney

David Strathairn, George Clooney, Robert Downey Jr.

04 Janvier 2006

1h33min.

Chronique
Good night, and good luck.
Du rôle des médias

Comment, dans les années 50, Edward R. Murrow, le présentateur du journal télévisé de CBS de l'époque, et le producteur Fred Friendly contribuèrent à la chute du sénateur Joseph McCarthy, à l'origine de la tristement célèbre chasse aux sorcières.
un excellent film!


Du rôle des médias
Réalisation surprenante et fortement engagée du talentueux George Clooney (qui signe là son second film), « Good night, and good luck. » retrace la croisade atypique d’un journaliste en pleine crise de conscience contre les fantômes d’une guerre froide qui s’infiltrèrent plus loin que les communistes avérés, aux Etats-Unis.
Ces derniers y furent diabolisés plus souvent qu’à leur tour, dans une logique identitaire paranoïaque frôlant l’hystérie collective, et dont un certain sénateur McCarthy et sa commission des affaires anti-américaines furent le plus sombre exemple. Sa « chasse aux sorcières » provoqua par exemple l’exil de plus de 200 personnalités d’Hollywood hors des Etats-Unis, ce qui démontre bien à quel point personne ne fut à l’abri de cette guerre psychologique visant à écarter du système tout sympathisant gauchiste, réel ou imaginaire.

Toute la puissance de l’œuvre réside dans sa douloureuse actualité. En effet, l’on ne peut manquer de saisir que les errements et les erreurs du passé se répètent, et que les médias (et la télévision, en particulier) se retrouvent toujours à devoir prendre parti, dès lors qu’il s’agit de divulguer une information que certains voudraient garder dans l’ombre.
Ce qui est le plus inquiétant, c’est peut-être que les choses ne semblent guère avoir changé depuis toutes ces décennies, au contraire...
Pire encore, le portrait que brosse Clooney de cette télévision d’après-guerre préfigure ce que sera la télévision d’aujourd’hui. La puissance du lobby publicitaire y est déjà colossale, et l’on sait aujourd’hui en allumant son poste à quel point nous nous définissons d’abord aux yeux des directions de chaîne comme des cibles commerciales.
On remarquera également, au passage, l’omniprésence de la cigarette souhaitée par le réalisateur au cours du récit, sans doute par souci d’authenticité, et peut-être pour rappeler qu’une génération entière fut sacrifiée sur l’autel du consumérisme sans être mis en garde contre les conséquences de leurs choix.

Finalement, le principal défaut du film réside en un certain hermétisme, pour qui ne connaît pas l’histoire politique américaine ou le fonctionnement des médias. En effet, le film se concentre complètement sur l’épisode de l’opposition Murrow-McCarthy, cantonnant presque exclusivement l’heure et demie que dure le film entre les murs du siège de CBS, la chaîne qui se retrouve prise dans la tourmente, bon gré mal gré. La relation direction-rédaction y est d’ailleurs abordée de manière intéressante mais fugace, avec un Frank Langella (« La Neuvième Porte ») que l’on ne voit pas assez au cinéma. Quant à l’interprète principal, David Strathairn, il est tout simplement exemplaire dans sa prestation ; et s’est d’ailleurs vu récompensé à la Mostra de Venise. Les dialogues et les présentations du film sont inspirés des archives de la CBS, et certains acteurs de l’époque conseillèrent les comédiens pendant le tournage. Si l’on ajoute à cela le traitement Noir & Blanc, vous avez là une œuvre authentique qui vaut d’être vue, même si elle ne vous divertira pas, parce qu’il est bon de se rappeler parfois que l’information mérite d’être entendue.
Keenethic



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