Fiche descriptive
Chroniques Le Travail du Furet ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() | ![]() |
Un futur pas si éloigné. Les progrès de la médecine sont considérables, tellement, que les gens ne meurent plus assez vite. Alors, il faut donner un petit coup de pouce au destin, c'est là qu'interviennent les tueurs du ministère pop, les furets comme on les appelle. Leur job est simple : liquider des citoyens. Au hasard, en suivant une liste qu'ils reçoivent quotidiennement. Chaque année près de 400000 personnes sont ainsi effacées, le prix à payer pour éviter une explosion démographique. Le narrateur est l'un de ces furets. Un fonctionnaire qui excelle dans son travail. Cynique, amateur de vieux films, il n'aime pas ses contemporains ; riches, pauvres, intellos, personne ne trouve crédit à ses yeux. Sauf Jos, son amour. Ecrit à la première personne à la façon d'un polar noir, «Le Travail du Furet » est un régal stylistique pour peu qu'on apprécie la littérature noire. Si le thème développé n'est pas vraiment original dans le paysage de la SF d'anticipation, l'écriture jouissive et l'humour omniprésent parviennent à gommer cette petite faiblesse. J'ai adoré . Imed Hazourli
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Syndrome ou symptôme ? La science-fiction passe de l'opéra au polar. Jean-Pierre Andrevon participe de ce concert et instrumente avec maîtrise. S'il vous plaît, ne lisez pas ce livre au hasard. Il témoigne d'une volonté de renouvellement trop évidente pour être négligée. C'est un tout : extraire une phrase de son contexte la fait paraître « mal écrite ». Au contraire ! Andrevon a su recréer un monde dans la totalité de son langage, de sa topographie humaine et politique, dans l'intégralité de ses détails. Il a repris avec bonheur le thème d'une de ses anciennes nouvelles (« Salut Wolinski ! » in Les soleils Noirs d'Arcadie, Opta) pour, tel un Jeury, s'en servir de tremplin, non de béquille. L'argument ressortit au roman noir classique. Au roman... plutôt au film. Voici un tueur professionnel, fonctionnaire d'un état soucieux de préserver l'équilibre de sa population. Pour ce faire, le gouvernement emploie des furets, chargés de tuer chaque année, sur le territoire français, quatre cent mille personnes tirées au sort dans une loterie. Le furet vit sous nos yeux plusieurs journées de travail. Un labeur bien monotone. Est-ce pourquoi, lorsqu'un « ami » vient semer le doute dans son esprit sur le fonctionnement réel de cette loterie et sur le prétendu hasard censé la guider, il décide d'enquêter ? Après avoir tué son ami, qui était (par hasard...) sur sa liste de cibles, il devient vite, de chasseur neutre, chasseur impliqué, puis gibier. Personnage sans pudeur, presque sans nom, le furet arpente les rues : dans les quartiers de pauvres, elles sont baptisées d'après des acteurs et des chanteurs célèbres autrefois : Mireille-Mathieu, Line-Renaud, Claude-François, Alain-Delon, Ronald-Reagan ; dans les quartiers riches, les révolutionnaires : Che-Guevara, etc. ; chez les intellos : Franz-Kafka, Vladimir-Boukovski, Mircea-Eliade... Ses références sont exclusivement filmiques, ses préférences vont au cinéma hollywoodien d'avant 1964 (au passage, vigoureuse dénonciation de Godard et de ses films constitué de « scènes sans raccords »). Tandis que les quelques renvois à la littérature, de SF ou non, comme Gérard Klein et sa nouvelle « Les blousons gris », Jean Genêt, et autres, sont systématiquement dénoncés par des formules du genre « Mais ces phrases-là, on les trouvait dans les livres, et moi je n'en lis jamais, de livres, » etc. A moins que les livres n'aient été adaptés au cinéma (Moby Dick). Ira-t-on jusqu'à assimiler l'auteur à son personnage, comme il serait facile de le faire lors d'une lecture en diagonale ? Andrevon sera-t-il surpris des réactions suscitées par son livre ? C'était peut-être son but : surprendre, être surpris... La succession des masques, des déguisements employés avec une espèce de jouissance lasse par le furet, l'arsenal varié et variable tout autant que meurtrier qu'il porte et supporte, le vocabulaire qui renvoie souvent à un réfèrent très sexué (sexuel ?) jusque dans les descriptions les plus ordinaires, tout cela compose un personnage (faussement ?) malsain. Son érotisme est miroir : la seule scène érotique montrée, d'ailleurs à la sauvette, est une masturbation. Et bien sûr, cette censure de la sexualité transparaît dans la véritable sudation subie par son vocabulaire. Ce monolithisme n'est qu'apparence, le personnage est fragile, fêlé, discret. Il glisse. Et la pluie persistante qui semble noyer son univers n'est qu'un signe de plus envoyé par l'auteur. Ce monde n'apparaît pas comme étranger aux lecteurs de SF. La référence à Dick... ou à Blade runner. Le jeu se poursuit jusqu'au bout, il est impossible de prendre Andrevon en défaut. Son roman a la cohérence des œuvres solides, son personnage la fragilité des créations intelligentes. Surprendre, c'est réussi. Etre surpris... par Michel Pogu
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![]() | Cyberpunk est le premier jeu de rôles à exploiter le thème littéraire du même nom. Il est donc fortement inspiré des romans de William Gibson, Walter Jon Williams, Bruce Sterling, Allec Effinger, Pat Cadigan, etc. L'expression cyberpunk vient du mot cybernétique, la science de la communication entre l'homme et la machine, et du mot punk : mouvement musical et social du début des années 80 ayant lancé le slogan "no future". Le mélange des deux nous plonge dans un futur proche et sombre, où la technologie est omniprésente tandis que la décomposition sociale atteint son paroxysme. .. |