De prime abord, on pouvait craindre que l’adaptation d’une série de choc et de charme mette en avant les mêmes atouts que son illustre aîné ; à savoir : des chemises ouvertes et des décolletés plongeants.

Or, force est de constater que Michael Mann a su résister à ces sirènes là, pour nous livrer un polar feutré, efficace et maîtrisé. Peut-être trop, d’ailleurs, car le tout manque un peu de rebonds scénaristiques, et l’intrigue pourrait presque tenir dans celle d’un épisode standard de série télé. Il faut dire que le réalisateur est le producteur de la série culte, qu’il connaît donc plus que bien.

Le travail sur la lumière, qui nous offre une Miami plus noire que jamais, est assez particulier, conférant à l’ensemble quelque chose tenant à la fois du beau et de l’artificiel. Miami la pluvieuse est enfin découverte aux yeux de ceux qui pensaient que le soleil régnait en maître au pays des moustiques… On retrouve très rapidement l’identité visuelle des films du réalisateur, qui connaît bien son métier et les ambiances sombres. Le tout a d’ailleurs été tourné en haute définition, pour satisfaire les exigences visuelles de Mann.

Les acteurs sont tout ce qu’il y a de plus honnêtes, et sont finalement assez vrais. Point de « machos men » ou de « bimbos », mais des personnages assez humains, et presque plausibles. Michael Mann retrouve Jamie Foxx, qui a pris du muscle depuis « Collatéral », comme c’est la coutume lorsqu’on interprète un héros hollywoodien. La mécanique est en bonne place, et pourrait presque être assimilée à un personnage à part entière. Les amateurs sont prévenus, et les autres aussi.

Bref, voilà un très honnête divertissement, croisement improbable entre le blockbuster et le polar noir. Du coup, à ne pas choisir son camp, le film manque peut-être un peu d’identité (on se souvient de la puissance de « Heat »), mais il vaut peut-être mieux ça que des muscles huilés et des seins gonflés. Un film propre et efficace.