Fog fait partie de ces séries incontournables dont on attends le prochain tome avec délectation. Tant par le trait si particulier et si envoûtant de Cyril Bonin que par le scénario concocté par Roger Seiter, chaque opus de cette série est un petit bijou finement travaillé qui inscrit plus encore Fog dans les meilleures BD policière historique, par la richesse de ses décors, le travail de recherche impeccable et ses personnages denses qui se complexifient au fil des tomes.

Le style de Cyril Bonin, magistral dès Le Tumulus, s’enrichit au fil des tomes et chaque nouvelle album est un nouvel émerveillement. Ses cadrages et ses découpages servent superbement le scénario. Il use avec brio d’angles de vue audacieux puisant dans la grammaire cinématographique pour souligner l’action. Sa mise en couleur, sombre et dynamique, son traitement de la fumée, son sens de la mise en scène pose un univers graphique à la fois dense et riche. Ses planches sont de toute beauté et le travail graphique réalisé sur chacune d’elle est saisissant… Si vous avez l’occasion de voire une expo de ses planches noir et blanc, n’hésitez pas! Elles sont tout simplement superbes…

La narration est une fois de plus impeccable. Scénario chorale, il place les différents protagonistes d’une intrigue complexe dont on ne perçoit pas encore les tenants et les aboutissants. Le recours plus important à des récitatifs permet de souligner l’action et d’accentuer l’ambiance qui régnait dans la Londres du XIXème siècle. Plus axés sur le polar traditionnel que sur le fantastique, cette histoire semble renouer avec le premier diptyque de la série, impression accentuée par le retour en scène de personnages croisés lors des premiers tomes.

Une fois encore, le lecteur est délicieusement frustré et attend avec impatience la suite de ce diptyque captivant… Mais une fois encore, la magie opère. Le talent de ces deux auteurs s’affirme et confirme la place de choix qu’occupe Fog chez les amateurs de polar historique et chez les amateurs de BD en général…

Un septième tome à l’image de la série… superbe et incontournable…