Fiche descriptive Policier Historique Bryan Talbot Bryan Talbot Bryan Talbot Milady Milady Graphics Janvier 2010 Chroniques |
Il est des bds que l'on croise que l'on feuillette entre 2 dans un magasin qui nous laissent un apriori sympathique mais qui ne déclenche pas forcément l'achat. Il est de bds que l'on oublie alors puis dont on reparle à la sortie d'un tome 2... et ce fût le cas pour moi avec Grandville. Il faut dire que certains ne savent pas ou la ranger rayons BD classique / Comics ( par le format??) /Etranger.... Une fois n'est pas coutume un auteur anglais Bryan Talbot nous offre une sacré surprise avec son détective anthropomorphique... vous avez pensé Blacksad, c'est normal mais vous n'y êtes pas du tout... Le dessin est plus "dynamique" l'impression sur papier glacé et l'effet photoshop peut repousser le lectorat, mais passé les premières planche on s'associe à ce détective blaireau pour découvrir qui se cache ans ce complot. Récit à la steampunk et uchronique ( dans un pur esprit Hauteville House ) les référence à la BD franco-belge sont nombreuses et allègent à leur façon le ton de l'album. La violence est assez présente et les caractères des protagonistes bien trempés. Si le blaireau Grandville ne détrônera pas les félin Blacksad il n'en reste pas moins que cette série dont l'adaptation en français est assurée par Milady porrait se faire au fil des albums à venir .. le 3ème est en préparation et l'on parle de 5 tomes. Un série à suivre donc et à retrouver dans le tome 2 Grandville Mon Amour. par Laurent Le Pennec
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J’ai découvert Bryan Talbot avec Grandville. Pourtant Talbot est un grand auteur de comics (cf. Luther Arkwright notamment), et grâce à Milady, avec un travail d’édition particulièrement soigné (couverture rigide reliée avec des aplats d’argent sur fond rouge… somptueux ! On dirait un Jules Verne d’époque), voici la dernière proposition de l’auteur anglais. Une pagination généreuse pour un format grand large (une histoire en 98 pages et 23 pages de bonus) : une très belle BD qui séduit d’emblée… Mais ça c’est avant qu’on l’ouvre : dès que l’on feuillette Grandville, on est stupéfait. Talbot homme orchestre : dessinateur et scénariste ici, nous en mets plein la vue avec des planches d’une richesse éblouissante aux couleurs éclatantes. L’éclat des couleurs un peu trop prononcé (pour le coup le sang est vraiment bien rouge) ou leur aspect parfois un peu plat peu décevoir, mais on a ici un travail fait à l’ordinateur (ça peut apparaître comme quelque peu grossier comme colorisation), que Talbot explique d’ailleurs bien dans les bonus, et il faut en tenir compte dans notre perception de l’ensemble (les détours au gros trait peuvent également parfois déranger). Mais l’ensemble est visuellement grandiose et permet par exemple d’introduire de jolis effets de flou pour la vitesse ou la brume... Une mise en page dynamique qui appuie le rythme frénétique de l’enquête de l’inspecteur Lebrock de Scotland Yard, et un soucis du détail (pour le moins documenté) qui nous invite à nous arrêter sur de nombreuses planches : Grandville se lit et se relit. Et se faisant on a sous les yeux une œuvre quasiment cinématographique, une sorte de story-board ultra travaillé. Les personnages sont vraiment soignés : leur caractère est mis en exergue par le choix de les représenter sous forme d’animaux, ce qui permet par ailleurs une grande diversité de protagonistes (amusez-vous à cataloguer le bestiaire). Le récit est constamment référencé, bribes d’autres histoires connues dans la BD, œuvres d’art insérées ici et là (mention spéciale pour la liberté guidant le peuple de Delacroix version animalière) ; j’apprécie tout particulièrement le rhinocéros et la belle blaireaute (Sarah Bernhardt… Oui Lebrock est un blaireau d’ailleurs...). L’histoire est riche et Talbot démontre son talent de scénariste ; la création d’un univers à part entière est très aboutie et cohérente. Nous sommes ici en fait dans un autre temps où des événements de l’histoire se seraient déroulés différemment, le tout mis en scène dans une sorte de XIXe siècle transcendé ; Talbot prend manifestement un malin plaisir à nous faire courir dans Grandville et ses rues pavées et embrumées (Paris) : ça fume, on y croise de drôles de machines volantes, des automates… c’est steampunk paraît-il ! La révolution industrielle a produit moult originalités surprenantes. Cette Belle-époque sert idéalement de décor à un récit digne de Conan Doyle. Et puis on a entre les mains un vrai thriller : intrigues, rebondissements, suspens… L’histoire à elle seule nous emporte de la première à la dernière page, une enquête policière mais aussi un drame politique. Un thriller fantastique avec enlèvements, meurtres, attentats, courses poursuite, fusillades, tout y passe pour notre plus grand plaisir : l’histoire est dense et les temps morts bien rares. Cerise sur le gâteau : l’opus s’avère drôle et Talbot s’adonne à un humour (anglais ?) fort plaisant. Les superlatifs ne manquent pas pour Granville, cette BD à l’univers esthétique si original, mais ce qui est encore mieux, c’est que le tome 2 est sorti (Grandville, mon amour).
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L'univers de Château Falkenstein, la Nouvelle Europe, est une terre parallèle à la nôtre en 1870, où Bismarck joue le rôle du dictateur agressif, Jules Verne est Ministre des Sciences en France, la Bavière est un état indépendant qui résiste aux armées prussiennes grâce à d'improbables vaisseaux volants, la révolution industrielle bat son plein : c'est l'Ère de la vapeur, les dragons, les elfes et les lutins existent et participent même parfois à la vie politique, culturelle et sociale du vieux continent. |