Avec son premier album, Ulysse Malassagne avait imposé d’emblée son style inspiré des codes de la bd asiatique. Avec un scénario débridé , drôle et inventif et un sens du mouvement époustouflant, il posait les bases d’une trilogie qui se poursuit ici, pour notre plus grand plaisir.

On retrouve donc Nils, notre jeune héros, amoureux transi qui n’a pas hésité un seul instant à sauter dans un vortex pour suivre son amie enlevée par des dragons humanoïdes. Ce faisant, il pénétrait dans un monde parallèle au notre dont il ne savait rien, guidé par son amour pour Anaëlle. Dans cet univers étrange qui ploie sus la tyrannie d’une monarchie répressive, les sentiments exacerbés qu’il éprouve pour son amour semblent le transformer peu à peu, lui conférant une puissance inquiétante, changeant le jeune homme naïf qu’il fut en foudre de guerre… Où cette rage aveugle va-t-elle le conduire? Car si Nils met du temps à faire le lien entre le retour de la princesse et l‘enlèvement de sa bien-aimée, Anaëlle n’est autre que l’héritière du trône. Sacrifiera-t-elle son bonheur et sa liberté au bien son peuple ?

C’est avec un plaisir jubilatoire que l’on retrouve les personnages et l‘univers crée par Ulysse Malassagne dont le trait nerveux et épuré fait une fois encore merveille. Son sens aigu du mouvement joue avec brio avec les codes elliptiques du neuvième art. Certaines de ses cases donnent la furieuse impression de visionner un film d’animation tant le rendu du mouvement incite le lecteur à recréer les images la précédant et suivant. Ses crayons semblent libérés de toutes entraves, conférant une fraîcheur appréciable à l’ensemble de l’album.

Le rythme échevelé de ce second tome s’inscrit dans la lignée du premier et promet un final haut en couleur que nous attendons avec une impatience non dissimulée. C’est peu dire qu’on apprécie cet auteur aux SdI…