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Il s'appelait Geronimo
Il s'appelait Geronimo



Fiche descriptive

Roman Graphique

Étienne Davodeau

Joub (sur un storyboard d'Étienne Davodeau)

Joub

Vents d'Ouest

Hors Collection

9 avril 2014


18€25

9782749306667

Chronique

Dorénavant, son nom sera Manu…

Élevé en France dans une ferme coupée du monde, Geronimo est un jeune garçon un peu paumé qui rêve d’aller aux États-Unis. Un jour, il prend son courage à deux mains et décide d’embarquer illégalement à bord d’un cargo.

Persuadé de se rendre au fameux « pays des Indiens », il découvre qu’il fait en réalité route vers… la Guyane. Là-bas, sans ressources, obligé de faire la manche pour survivre, il va lui falloir un sérieux coup de pouce du destin pour s'en sortir…
un excellent album!


Tous les enfants sont des Indiens
Contrairement à ce que son titre pourrait le laisser supposer, il n’est nulle question du célèbre chef apache dans Il s'appelait Geronimo.

Il s'appelait Geronimo, planche de l'album © Vents d'Ouest / Davodeau / JoubGeronimo est un jeune garçon un peu paumé qui a été élevé dans une ferme reculée dans la peur d’un « extérieur » menaçant, éloignés des hommes, du progrès et de la société de consommation, dans le respect de la nature, dans la tradition indienne. C’est tout naturellement que ses rêves d’adulescents se tournent vers les Amériques, patrie des indiens. Il s’embarque clandestinement sur un cargo, à la poursuite de son rêve… Las! Le cargo l’emmena en Guyane où, sans ressources, il est obligé de faire la manche et les poubelles pour survivre… Jusqu’à ce que sa route croise celle d’un pauvre type rué de coups par deux malfrats à quoi il devait semble-t-il de l’argent… Géronimo ne le savait pas encore, mais cette rencontre allait changer sa vie à tout jamais…

Difficile de ne pas être portée par la structure narrative du récit. Géronimo raconte à un ami d’enfance perdu de vue son étrange histoire pour expliquer pourquoi on ne peut désormais plus l’appeler Géronimo. Son récit est un long flashback interrompu à plusieurs reprises par des dialogues entre Manu et son ami, avant de se poursuivre dans le présent…
Il s'appelait Geronimo, planche de l'album © Vents d'Ouest / Davodeau / JoubL’enfance de Géronimo est à peine esquissée mais ce n’est pas un hasard si le lecteur sent qu’elle a été bien plus développée que ne le montre l’album. Car cette enfance a fait l’objet d’une trilogie fort logiquement nommée Géronimo, scénarisée par Etienne Davodeau et mis en image par Joub… C’est dans ce récit que cet album plonge ses racines, s’appuyant sur certains personnages de la trilogie pour construire une histoire pleine d’humanité et de secrets enfouis, reprenant là où le premier récit s’était arrêté, sur cette fin ouverte à tous les possibles…
L’histoire est plus intimiste que celle de Géronimo en ceci qu’elle dénonce moins les travers de notre société qu’elle ne propose une variation originale et captivante sur le thème de la recherche des origines et de son identité.
La lecture de Géronimo n’est cependant en rien indispensable pour apprécier pleinement ce récit mais force est de reconnaître que le talent conjugué des deux auteurs donne la furieuse envie de se plonger dans la lecture de la trilogie…
Il s'appelait Geronimo, planche de l'album © Vents d'Ouest / Davodeau / JoubLe trait plein de douceur de Joub, rehaussé par ses superbes couleurs directe, porte un regard plein de tendresse pour ce personnage cabossé par la vie. Le décalage entre lui et la société moderne et son handicap technologique le rendent profondément touchant, de même que ses démarches hésitantes pour retrouver sa mère qui l’avait autrefois abandonné… Son travail sur les différentes albums et lieux de l’océan agité en passant par les superbes paysages guyanais nimbés de cette lumière si particulière et les ruelles de Paris, son travail graphique est tout juste saisissant alors que sa narration très fluide sert impeccablement cette histoire.

L’album est complété par un intéressant dossier présentant en parallèle les prises de vue des repérages et dessins ainsi qu’un petit texte très intéressant sur la façon dont les deux auteurs ont construit, à quatre mains ce récit à hauteur d’homme.

Il s'appelait Geronimo est une histoire originale et captivante pleine d’humanité qui parle de la vie, de l’enfance et de l’irrépressible besoin de savoir d’où l’on vient… peut-être pour mieux savoir où l’on va…
Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

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