Les disparus de la Haute Boulogne nous entraîne dans l’enfance de l’un des plus célèbre héros des romans feuilletonnesques du début du XXième siècle.

Arsène a grandi dans la rue. A 12 ans, il est envoyé à haute Boulogne, sinistre « Bagne pour enfants » établi à Belle-Île-en-Mer deux ans auparavant. Son seul crime : avoir été témoin du meurtre d’un maître de savate, Théophraste Lupin… C’est dans cette colonie pénitentiaire que débuteront les aventures de celui qui deviendra le gentleman cambrioleur que l’on connaît…

Pierre Deschodtet et Benoît Abtey s’emparent du plus célèbre des cambrioleurs en s’intéressant à son enfance, point obscur sur lequel de nombreux biographes littéraires se sont penchés et se sont cassé les dents. Mais Lupin étant un maître de la dissimulation et du déguisement, chacune contient sans nuls doutes sa part de mensonge et de vérité… Le récit qui s’amorce sous la plume de ces deux scénaristes propose une version tout à la fois originale et captivante de l’enfance du héros, et sa rencontre apocryphe mais déterminante d’avec le comte de la Marche… Par un étrange concours de circonstance, il va devenir son fils adoptif et qui lui transmettra son combat personnel contre la Confrérie des Lombards, une inquiétante association qui en coulisse domine le monde par le crime et l’argent…

La vision qu’ont les auteurs du jeune Arsène est des plus crédibles, conforme à l’idée qu’on peut se faire de l’enfance de ce personnage… Confronté très jeune à la misère, rejeté par la société, rebelle à l’autorité, mais ayant reçu instruction et éducation, il est sera lui dans tous milieux et montre déjà des qualités humaines indéniables. Le Comte de la Marche semble être celui qui lui forgera sa conscience politique, son « anarchisme aristocratique»…

Le dessin très expressif de Christophe Gaultier, rehaussé par la couleur discrète et élégante de Marion Galopin, s’avère une fois de plus particulièrement efficace, … Son trait si particulier, tout à la fois nerveux et énergique, les postures délicieusement théâtrale de ses personnages et son sens acéré du cadrage porte ce récit de façon magistrale…

Arsène Lupin - Les origines est une série des plus prometteuse qui s’empare avec audace du personnage de Maurice Leblanc pour écrire son enfance qui contiendra, on le sent, les germes du personnages haut en couleur qu’il deviendra au fil de ses aventures, un héros solaire qui possède néanmoins sa part d’ombre…