City Hall esquisse les contours d’un univers rafraîchissant où se mêlent une foule d’éléments empruntés tant à la littérature qu’à la science-fiction ou aux récits d’aventure, d’anticipation ou de steam-punk, le tout porté par un dessin incroyablement dynamique. A la base de l’univers échafaudé par Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre, un concept à la fois simple et brillant : dans le monde de City Hall, tout ce qui est écrit prend vie… Imaginez un tel pouvoir aux mains d’un écrivain inventif, talentueux et tourmenté tel qu’Edgar Allan Poe, Arthur Machen ou Howard Phillips Lovecraft et vous comprendrez aisément que le papier a été interdit d’usage!
La folle quête de Jules Verne pour sauver son père d’une mort annoncé est au point mort. Lui et ses comparses, Arthur Conan Doyle et Amelia Earhart ne parviennent pas à accéder au Monde à l’envers, un papercut sorti de la plume inventive d’un certain Charles Lutwidge Dodgson, alias Lewis Carroll. Dans ce monde baroque et imprévisible se trouve caché la description de Black Fowl, seule à même de mettre un terme à la machiavélique machination de leur Nemesis…
La seule personne à même de les aider est Nikola Tesla, inventeur de génie qui semble désormais prêt à les aider… Mais nos héros ne sont pas au bout de leurs surprises et des agents américains vont entrer dans la danse de façon pour le moins fracassantes…
Plus encore que les autres tomes, ce sixième opus fait la part belle à l’action, un peu au détriment de ma progression de l’intrigue principale… Mais n’allez pas croire que ce tome n’est pas une nouvelle fois fertile en révélations et en rebondissements! L’arrivée fracassante de Lovecraft s’avère particulièrement inquiétante et savoureuse, surtout qu’il est lié au passé de l’un des principaux personnages, faisant remonter de bien sombres souvenirs à la surface et annonçant une confrontation fracassante!
Guillaume Lapeyre a su créer le formidable décor de cet univers, mêlant habilement diverses influences, des mekas en passant par les formidables inventions de Verne. Son trait dynamique et son découpage nerveux porte ce récit qui serpente entre gravité et humour de façon truculente…
L’inventivité des auteurs, le souffle de l’aventure qui balaye chaque planche, l’univers original et la formidable galerie de personnages de City Hall en font une série des plus rafraîchissantes… Après un premier cycle remarquablement mené, force est de reconnaître que ce second ne dépareille pas! Croyez-moi, ce n’est pas un hasard si Laurent Devernay s’est emparé de cet univers pour créer le jeu de rôle éponyme!