A peine quatre mois après la publication du tome 1, Pascal Bresson et Erwan Le Saëc nous proposent la suite de cet enthousiasmant roman graphique qu’est Entre Terre et Mer.

Après la mort de sa mère, Pierre abandonne son passé derrière lui et gagne la côte. Lui, le paysan, découvre un univers nouveau. Emerveillé par ces marins bretons dévoués et courageux et par leur femmes qui guettent et attendent leur retour, il va, par amour pour Marie, la jeune lavandière qui porte le deuil de son fiancé, s’engager à bord de la Charmeuse…

Au travers du destin de Pierre Abgrall, Pascal Bresson nous invite à découvrir la vie de ces forçats de la mer, écartelés entre la terre et l’océan. La mer qui exerce sur eux une envoûtante fascination mais qui scelle bien des destins et cause bien des malheurs. Pour chercher fortune du côté de Terra-Neuva, combien de marins et de pêcheurs ont trouvé la mort dans les eaux froides au large du Canada?

Le récit progresse au rythme lent des marées, faisant la part belle à l’humain et présentant de façon passionnante et didactique les us et coutumes qui régissent ce lien étrange qui unit l’homme à la mer. Les personnages de cette fresque bretonne s’avèrent tout à la fois crédibles et attachants. On partage leurs peines et leur joie et, découvrant la mer avec les yeux neufs de Pierre, le lecteur découvre un univers au travers de son regard émerveillé…

Le dessin classique et réaliste d’ Erwan Le Saëc est une fois encore redoutablement efficace. Ses décors posent un cadre précis et foisonnant de détails de ce récit, l’ancrant dans l’histoire de façon convaincante alors qu’il met en avant l’humanité de ses personnages de façon saisissante…


Secrètement amoureux de Marie, désespérée par la mort de René, son fiancé, Pierre va donc répondre à l’appel irrésistible de la mer… Remarquablement documenté, cette série joliment mise en scène décrit avec précision l’étrange relation qui unit depuis toujours l’homme à la mer, ce mélange d’attirance et de crainte difficile à comprendre pour ceux qu’il n’ont pas vécu près des côtes et sacrifié leur vie à l’océan...