Après un premier tome délicieusement intrigant qui nous entraînait au moyen-âge pour une intrigue spirite légère et envoûtante, Carole Martinez et Maud Begon remettent Lou en scène pour notre plus grand plaisir.


Lou pensait avoir laissé derrière elle les fantômes du passé et avait repris sa vie de lycéenne… Elle connaît ses premiers émois dans les bras de Nacym avec qui elle passe une première nuit dans une chambre sous les combles… Mais une jeune femme vêtue comme à la Belle Epoque s’invite dans sa vie. Tout commence par la sensation d’être suivie avant que l’image de la jeune femme s’imprime sur un cliché pris par Nacym… Lou reprend ses séances d’hypnothérapie qui va entraîner Lou dans un passé familial méconnu qui va la faire remonter à l’exposition universelle de 1900 où elle va rencontrer son arrière grand-mère qui côtoyait les milieux savants et spirites de l’époque, des époux Curie à Eusapia Palladino…

Avant d’être captivé par l’histoire, c’est le dessin touchant et spontané de la jeune et talentueuse Maud Begon qui captive d’emblée l’attention. Ses pinceaux délicats parviennent à faire ressentir les émotions qui traversent Lou avec une (apparente) facilité désarmante alors que son découpage inventif évoque l’art nouveau en vogue alors que le XIXème siècle vit ses dernières heures.

Côté scénario, on plonge dans le passé familial de Lou, y exhumant des explications sur ce don de médium qui l’inquiète tant… Difficile de ne pas être touché par la relation qui unit Lou avec sa grand-mère et la sœur de cette dernière, les deux vieilles nous faisant passer du rire aux larmes en l’espace d’une case… Et que dire de ce passé bouleversant qui se révèle et va trouver de tragiques échos à l’époque de Lou pour un final bouleversant…

Ce second opus Bouche d’Ombre fait une fois encore la part belle aux émotions et aux sentiments… Lou, qui n’aspire qu’à une vie de lycéenne ordinaire, voit encore les fantômes s’immiscer dans sa vie qui va prendre un tournant irrémédiablement tragique. Difficile de ne pas se laisser prendre par cette série, tendre et envoûtante, pleine de fraîcheur et de spontanéïté…

(*) Ce que dit la Bouche d’Ombre, Victor Hugo