Le train des Orphelins est né d’une rencontre entre Philippe Charlot et quelques un de ces orphelins déracinés envoyés dans l’ouest sauvage soit-disant pour y être adopté mais en vérité pour servir de main d’œuvre à bas coût pour les colons. Le premier cycle avait laissé deux portes entrouvertes pour d’éventuelles suites. La première a été explorée avec le second cycle, la seconde avec celui-ci…
Lisa n’est plus. Mais, avant de mourir, la jeune et pétillante adolescente qui s’était occupée des orphelins dans les années 20 a pris soin de laisser une lettre dévoilant le secret d’Harvey, jeune garçon arriviste qui avait usurpé l’identité de Jim pour être adopté avec Anna par une riche famille…
Jim et Joey, vieillissants mais toujours proches malgré leur(s) séparation(s) se rendent une fois encore au domicile d’Harvey pour révéler la vérité sur l’usurpateur à Anna qui était persuadé de vivre auprès de son frère… Mais de sombres secrets vont remonter à la surface…
Ecartelé entre deux époques, les années 20 et la nôtre, le récit solidement charpenté de Philippe Charlot nous dévoile par bribe une vérité enfouie. Le rythme impulsé par les changements d’époque entretient savamment le suspens, incitant le lecteur à lire l’album d’une traite…
A Cawpoke Canyon, la tension est à son comble alors que, sur fond de campagne électorale, Effron et le pasteur vont s’affronter. Les manières peu orthodoxe et peu charitable de l’homme fort de la bourgade exaspèrent l’homme de dieu qui voit que sous couvert d’action envers les jeunes enfants déshérités, les villageois exploitent la misère de ces gosses des rues, arrachés à leur famille… Les choses s’enveniment rapidement lorsqu’Effron, pour de basses raisons électorales, accepte de faire venir de jeunes orphelines pour devenir les épouses des rustres locaux…
De nos jours, bien que cloué au lit par la vieillesse et la maladie, Harvey n’a rien perdu de son cynisme et de sa méchanceté. De révélations en révélations le passé d’Anna et de Joey va se reconstruire, pour le meilleur… et pour le pire…
Une fois encore, le formidable dessin de Xavier Fourquemin fait merveille. Son trait généreux et dynamique contraste fortement avec la noirceur de l’intrigue, insufflant une dose de légèreté dans un récit plutôt sombre. C’est cette curieuse et savoureuse alchimie qui confère sa force à la série, en plus du sujet, parfaitement traité…
Explorant un pan méconnu de l’histoire des Etats-Unis, le Train des Orphelins est une série qui plonge ses racines dans l’histoire pour tisser une fiction bouleversante…
La délicieuse alchimie qui lie le scénario de Philippe Charlot au dessin de Xavier Fourquemin opère une nouvelle fois avec un scénario remarquablement bien découpé qui fait la part belle aux émotions et qui clôture un diptyque une fois de plus bouleversant…