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Berlin 2.0
Berlin 2.0



Fiche descriptive

Chronique Sociale

Mathilde Ramadier

Alberto Madrigal

Alberto Madrigal

Futuropolis

11 Février 2016


18€

9782754811460

Chronique

Septembre 2011. Margot, 23 ans, décide de quitter Paris pour Berlin et débuter sa vie professionnelle dans le milieu de la culture. Berlin est une des villes parmi les moins chères d’Europe de l’ouest et bénéficie surtout d’une image tellement plus débonnaire, créative, plus vivante, moins affolante que Paris où elle étouffe.

Là-bas, le marché du travail semble plus prometteur. Une fois installée, alors qu’elle prend des cours d’allemand avec des jeunes venus du monde entier, Margot sent qu’elle a fait le bon choix. Tout lui semble possible : la vie est plus douce et les premières rencontres lui permettent de s’intégrer rapidement. Vernissages d’expos, sorties au parc ou en club techno, le temps passe vite… il lui faut maintenant une activité rémunérée.

Ici, les boulots se trouvent via les réseaux sociaux, sur le net ou par Facebook. Plusieurs opportunités s’offrent à elle assez vite dans des start-up. L’ambiance y est jeune et décontractée. Mais, comme le lui conseille une amie : « Après, le salaire… ce sera à toi de juger. Mais c’est toujours une histoire de compromis. »

De simples stages non rémunérés aux contrats précaires payés 400 € par mois pour des horaires à rallonges avec licenciement sans préavis, Margot va alors découvrir la face cachée de ce « modèle allemand ». L’optimisme et la motivation de cette émigrée diplômée sont mis à l’épreuve lorsque la réalité de la ville et de la crise européenne finissent par se confronter à ses attentes.
un excellent album!


Berlin ist arm, aber sexy
Berlin 2.0, planche de l'album © Futuropolis / Madrigal / RamadierBerlin 2.0 raconte la rencontre de la jeune Margot avec Berlin, entre enthousiasme et désillusion…

Septembre 2011. Margot, 23 ans et fraîchement diplômée, décide de quitter Paris pour Berlin où elle souhaite débuter sa vie professionnelle. Pour la jeune femme, Berlin est une ville particulièrement attractive. Elle compte parmi les moins chères d’Europeet figure parmi les plus dynamiques sur le plan culturel…

Mais si elle tombe rapidement sous les charmes de la ville, entre vernissages d’exposition, rencontres et sorties au parc ou en club, elle va vite découvrir l’envers du décor, la face sombre de cette Allemagne qu’on cite bien souvent en exemple : les contrats précaires, les horaires élastiques, l’absence de couverture sociale, la gentrification de certains quartiers…


Cet album autobiographique n’est pas sans évoquer l’Auberge Espagnole de Cédric Klapisch. Mais là où Xavier (incarné par Romain Duris) découvrait Barcelone avec un regard d’adulescent, Margot porte sur Berlin un regard lucide et réaliste, découvrant des berlinois écolos, ouverts et accueillant, une vie nocturne foisonnante, une culture subtilement différente de la nôtre et une place particulière accordée aux femmes… Mais aussi un monde du travail ultra-libéraliste…

Berlin 2.0, planche de l'album © Futuropolis / Madrigal / RamadierL’enthousiasme et l’optimisme de Margot seront mis à rude épreuve alors le vernis de la vie berlinoise s’effrite lorsqu’elle se confronte au monde du travail… Car si Margot n’a aucun soucis pour décrocher des entretiens d’embauche dans l’une des nombreuses start-up qui fleurissent dans Berlin et à trouver des employeurs prêts à l’engager, les contrats qu’on lui propose sont pour le moins précaires : payés au lance-pierre, licenciable à loisir, absence de couverture sociale, corvéable à merci…

Elégant et épuré, le dessin d’Alberto Madrigal met en image avec finesse et sensibilité le récit de Mathilde Ramadier qui pointe les dérives du modèle allemand mais dépeint aussi un milieu culturel riche et foisonnant. Habitant lui-même Berlin, l’auteur espagnol, dont c’est le premier album édité en France, fait montre de ses talents de dessinateur avec un trait entièrement au service du propos.

Avec Berlin 2.0, Mathilde Ramadier signe un album autobiographique édifiant plus parlant et plus didactique que bien des documentaires sur le sujet. Il permet de comprendre les richesses de la culture allemande tout en pointant du doigt les travers d’un modèle économique ultra-libéral, si souvent cité en exemple par nos politiques, où l’humain s’efface devant les lois du marché… Elle y dépeint avec force détails cette ville contrastée illustrant la phrase de Klaus Wowereit, alors maire de la capitale, qui disait que Berlin était pauvre mais sexy…

(*)”Berlin est pauvre mais sexy », Klaus Wowereit, maire de Berlin de 2001 à 2014
Le Korrigan




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