Dès le premier tome, Alice Matheson s’est imposé comme une excellente série fantastique, subtil et savoureux mélange de Dexter (personnage tiré du roman de Jeff Lindsay avant d’être popularisé dans la série éponyme) et des films de zombis…

Alice Matheson sait que le Professeur Skinner se pose des questions sur elle et sa présence au sein du St Mary’s Hospital. Lorsqu’elle apprend que Skinner a fait admettre en néonatalogie un nourrisson abandonné à la naissance et qu’il suit de près ses différents traitements, elle pense avoir trouvé la faille de cet homme maniaque, froid et autoritaire… Pour protéger ses arrières, elle va tenter d’en savoir plus sur ce mystérieux bébé et les inavouables raisons qui poussent Skinner à s’intéresser à lui…

Pendant ce temps, l’épidémie progresse sans que rien ne parvienne à l’enrayer…

S’il intervient toujours sur les dialogues, Jean-Luc Istin cède sa plume à Stéphane Betbeder, scénariste entre autre d’Alister Kayne Chasseur de Fantômes, Bunker, du retour de Dorian Gray ou Dr Watson…

Comme le titre le suggérait, cet album gravite autour du personnage froid et antipathique du Docteur Skinner, dévoilant ses activités pour le moins troubles… Alice Matheson n’est pas la seule à cacher de sombres secrets au sein de St Mary’s Hospital… Le scénario est une fois encore intelligemment mené. Sur fond d’épidémie dont l’hôpital semble être l’épicentre, Stéphane Betbeder poursuit le récit amorcé et chapeauté par Jean-Luc Istin. Le jeu de chat et de la souris auquel jouent Skinner et Alice accentue une tension déjà exacerbée par la présence des zombies qui sème la maladie et la mort dans les rues de Londres et entre les murs de l’hôpital…

Federico Pietrobon retrouve Stéphane Betbeder avec qui il a travaillé la trilogie Deep, un récit d’anticipation remarquablement bien construit. Le dessinateur italien parvient à respecter la chartre graphique de la série tout en impulsant une part de sa personnalité à son dessin. Son trait réaliste s’avère particulièrement comme de coutume efficace alors que son sens du cadrage accentue la tension oppressante distillée par le scénario…


Le premier tome de la série avait placé la barre haute et malgré cela, elle n’a cessé de monter en puissance au fil des tomes. Si dans cet album le mystère d’Alice Matheson s’efface un peu derrière les sombres secrets du Professeur Morgan Skinner, elle n’en reste pas moins la principale protagoniste du drame qui se joue, même si les récents événements l’empêche de se livre à ses sombres penchants… Suite aux fracassantes révélations sur Skinner, l’album se referme sur Alice esquissant une hypothèse vertigineuse sur les origines du mal…

Alice Matheson est décidemment une série captivante dont chaque tome scotche le lecteur, à l’instar d’une excellente série TV… A consommer sans modérations!