Nains est indéniablement l’une des séries d’heroic-fantasy les plus enthousiasmante de ces dernières années. Portée par un scénario mettant en scène des personnages riches et complexes et un dessinateur talentueux, chacun des tomes de la série est un régal pour les amateurs du genre… Ce cinquième et dernier tome de la saison ne déroge pas à la règle…

Alors que la Forteresse Etat d’Arkar’Um subit une attaque d’une horde de peaux vertes, la femme de Brahm, Capitaine de l’Ordre du Bouclier, meurt en couche en donnant naissance à Dohan, un petit couillu, héritier d’une longue et valeureuse lignée. Avec son arrivée, sa grande sœur Tiss devient insignifiante aux yeux de son père… Alors qu’elle tente de s’occuper du foyer et de veiller sur l’héritier de la famille, elle ne peut empêcher un groupe d’ogres en maraude de le blesser. Vivant mais infirme, Dohan ne pourra jamais devenir un cognard…

Tiss décide de prendre sa place et d’apprendre le métier des armes… pour enfin exister aux yeux de son père…

Une fois encore, Nicolas Jarry réalise l’exploit de tisser en un album de 52 planches un récit dense et épique porté par des personnages complexes et travaillés qui confère à son récit une charge émotionnelle indéniable Le scénariste s’intéresse une fois encore à la relation filiale avec cette petite nuance qu’elle s’intéresse aux liens existant entre un père et sa fille dans une société résolument patriarcale. Avec le talent et l’intelligence qui le caractérise, il mêle des thématiques contemporaines à un récit épique nerveux et foisonnant…

Sur un design de Pierre-Denis Goux, Nicolas Demare signe un album somptueux qui donne vie à une civilisation ancestrale et à des personnages fait de chair et de sang. Rehaussé par une mise en couleur subtilement travaillée, son trait nerveux et son sens du cadrage accentuent l’aspect héroïque de cet ultime récit du premier cycle de la série…

Actrice et narratrice de l’histoire, Tiss du Bouclier est de ces héroïnes dont on se souviendra longtemps. A travers un récit plein de fureurs et de sang qui rentrera dans les annales du peuple nain, Nicolas Jarry se propose de nous dépeindre une relation filiale complexe et tourmentée. Savamment orchestré, superbement mis en images, ce cinquième opus referme un premier cycle de toute beauté…

Nains est sans contestes une série incontournable pour tout fan d’héroic-fantasy en général et du peuple nain en particulier. On ne peut que se réjouir qu’un second cycle soit dores et déjà annoncé…