



En mars 2016, les éditions Glénat ont ressuscité l’éphémère collection
Flesh & Bones qui ne comptait jusqu’alors qu’un seul titre… Et au vu de la qualité des titres qui s’enchaînent, on ne peut que trouver l’idée lumineuse! Rémi Guérin, qui a signé avec Guillaume Lapeyre le dynamique
City Hall, revient au thriller horrifique, genre qui marqua ses débuts dans le neuvième art où il fit ses premières armes aux côté d’Éric Corbeyran avec
Les véritables légendes urbaines…
Etats-Unis. De nos jours. Une unité spéciale de FBI a pour mission de traquer les pires serial-killers du pays. Pourtant, malgré un système de classement éprouvé, certains, ne répondant à aucun schéma, échappent aux profilages… Ces « suspects zéros » seraient au nombre de 50 et semblent insaisissables.
Pourtant, l’un d’eux leur est livré sur un plateau par l’un des 50 : le Chat de Schrödinger. Il venait de jouer le premier coup d’un un jeu cruel et cynique : si le FBI parvient à trouver l’un des 50 avant lui, il leur donnera un indice pour leur permettant de s’approcher de lui. Dans le cas contraire, il tuera l’un d’entre eux ou l’un de leur proche…

Outre le format résolument comics, difficile de ne pas être happé par la somptueuse couverture de l’album: cadrage percutant, mise en couleur somptueuse et thématique oppressante. Bref, une couverture qui annonce d’emblée la couleur…
Dès les premières planches les auteurs parviennent à créer une atmosphère oppressante qui va crescendo au fil des pages. La voix du narrateur, omniprésent pour ne pas dire omniscient, qui accompagne le lecteur tout au long du récit impulse à l’ensemble un rythme savoureux, multipliant les fausses pistes et instaurant un climax malsain et glaçant évoquant le
Seven de David Fincher … Parfaitement maîtrisée, la structure narrative de l’album qui s’ouvre sur la fin avant que ne s’amorce un long et flashback accroche d’emblée le lecteur qui se demande tout au long du récit comment les évènements vont pouvoir s’enchaîner pour arriver à une telle conclusion…

Alexis Sentenac signe un album au découpage redoutablement efficace. Ses cadrages lorgnent clairement du côté des meilleures séries américaines et participent grandement à la mise en place de cette atmosphère glauque et oppressante qui va crescendo au fil des pages… Son style percutant sait se faire sensuel quand il le faut, servant admirablement bien le récit concocté par Rémi Guérin… et ses mises en scènes macabres s’avèrent particulièrement insoutenables…
Dans une ambiance glauque et poisseuse à la Seven de David Fincher, Rémi Guérin nous livre un thriller efficace et envoûtant solidement charpenté et superbement mis en image par un Alexis Sentenac très inspiré…
Le jeu macabre que se livrent le Chat de Schrödinger et le FBI s’avère redoutablement efficace, entraînant à chaque scène le lecteur un peu plus loin dans l’horreur… Le final est remarquablement bien emmené, éclairant le récit d’une lumière particulièrement sombre et malsaine…
50 s’avère être un album délicieusement glauque qui ravira les amateurs de polars et de thriller les plus exigeants…