Le Petit Rêve de Georges Frog nous entraîne dans le New-York des années 30, alors que le Jazz prenait son essor et que la grande dépression faisait des ravages…
New-York, années 30. Georges Rainette rêve de devenir un grand jazzman… Mais la route est longue pour égaler Beef Basie, son idole… Renonçant à sa bourse d’étude, il décide d’arrêter le conservatoire, pour travailler d’arrache-pied en tête à tête avec son vieux piano…
Le jour où son regard croise celui de Cora, la fille du nouveau voisin, il en tombe fou d’amour. Mais son père, M. Cat, ne voyant pas d’un bon œil que sa fille unique fréquente un saltimbanque aux sombres fréquentations, déménage sans coup férir…
La musique et ses amis vont l’aider à remonter la pente mais lorsque sa route va à nouveau croiser celle de Cora, il devra choisir entre son amour et sa passion, abandonner sa vie d’artiste et se perdre en chemin, ou poursuivre son rêve et perdre Cora…
Rebaptisé pour l’occasion, cette intégrale de
Georges Frog (publié chez Carabas entre 2006 et 2010) est un petit chef d’œuvre du neuvième art superbement réédité qui trouve toute sa place dans l’enthousiasmante collection Métamorphose qui n’en finit plus de nous envoûter avec des titres originaux et inventifs…
Ce
Petit Rêve de Goerges Frog est un récit à la fois simple et touchant, hommage au jazz et aux musiciens qui y ont consacré leur vie… Tendre, intimiste et poétique, il nous entraîne dans le quotidien d’une grenouille artiste désireuse d’inscrire son nom au panthéon du jazz… Mais l’histoire de ce jazzman en quête de gloire est aussi l’occasion pour les auteurs de dépeindre un New-York en clair-obscur, une ville où résonnent des airs de jazz mais où les gens de couleurs qui ont donné naissance au swing sont méprisé par les blancs.
Dans cette série, Phicil, qui a étudié les arts graphiques mais est aussi maître en musicologie, a réuni ses deux passions... Et le mélange s’avère absolument enthousiasmant et sans doute l’auteur a-t-il puisé dans sa passion pour retranscrire avec force détails celle qui anime Georges Frog! Car on est littéralement happé par le destin de cette sympathique grenouille qui va poursuivre son rêve et se perdre un peu en chemin…
Son rapport à la musique est formidablement bien rendu par une touche surréaliste : Georges entretien un rapport particulier avec les instruments en général et son piano en particulier: il a avec lui de longs échanges, notamment quand il cherche l’inspiration, montrant combien la musique fait intrinsèquement partie de lui… Elle va en vivre des galères et des désillusions cette brave petite grenouille… Elle va tomber plus d’une fois mais se relever, grâce au jazz, à l’amitié, à l’amour, aussi, même s’il ne s’en rend pas toujours compte…
Faussement enfantin le dessin de Phicil s’avère surtout formidablement expressif. L’auteur donne vie à une galerie de personnages foisonnante, souvent attachants, parfois horripilants, et nous fait vibrer avec eux… Avec une économie de traits saisissante, il parvient à retranscrire une large palette d’émotions, nous faisant passer du rire aux larmes avec une facilité désarmante. La mise en couleur sobre mais subtile de Drac souligne l’ambiance de chaque scène, comme l’aurait fait un morceau de jazz…
Cette élégante intégrale de Georges Frog sera l’occasion de découvrir ou de redécouvrir ce petit bijou du neuvième art…
A la suite de Georges Frog, la grenouille musicienne rêvant d’inscrire son nom au panthéon du jazz, le lecteur va découvrir le New-York des années 30, une ville de contrastes où la misère côtoyait l’opulence et où le racisme gangrénait la société… Touchant et poétique, le récit intimiste composé et interprété par Phicil swingue au rythme du jazz et séduira indéniablement petits et grands lecteurs…
Un album magnifique à lire et à offrir à tout amoureux de musique en général et de jazz en particulier…