Après avoir participé à plusieurs collectifs mettant en scène Superman, Max Landis nous entraîne dans un univers d’inspiration médiévale beaucoup moins convenu qu’il n’y parait…


Bertwald et Ralphus, chevaliers de Kedolie, chevauchent dans une verte vallée, devisant avec légèreté, bientôt rejoint par Gulliver… Malgré les apparences, ces trois combattants aguerris s’en vont au-devant d’une horde de barbares menaçant le Royaume d’Erskine…

Après avoir défié et défait leur chef qui a préféré battre en retraite, les chevaliers victorieux rentrent au château du roi, acclamés par la population… Mais la victoire est de courte durée car, profitant de la nuit, les barbares fondent sur le château et massacrent ses habitants…

Une année a passé. Le royaume d’Erskine n’est plus qu’un souvenir… Bertwald, qui a perdu sa compagne cette nuit fatidique n’est plus que l’ombre de lui-même… Mais un matin, un jeune garçon vient trouver les légendaires chevaliers de Kedolie pour réclamer leur aide… Un maléfique sorcier aidé de terrifiants dragons fait régner la terreur sur son village de Green Valley…

Les chevaliers reprennent leurs armes pour une ultime quête d’autant plus surprenante que les sorciers et les dragons n’existent que dans les contes pour enfants…

Le récit concocté par Max Landis est de ceux qui entraîne le lecteur dans la grande aventure… En quelques planches, le scénariste pose le décor et les personnages, des héros qui ont failli à leur serment de protéger leur roi, qui furent des légendes et qui ne sont plus rien… Et puis leur destin brisé va basculer alors que le vent de l’aventure les appelle une fois encore…

Son scénario n’épargne pas ces anciennes gloires sur le retour et sorcier et ses dragons vont leur donner bien du fil à retordre, trucidant tour à tour nos valeureux chevaliers… Son récit aurait pu être une classique histoire de médieval-fantasy si un twist original ne venait donner à l’ensemble une coloration savoureuse qui remet le récit dans une toute autre perspective…

Giuseppe Camuncoli signe un dessin classique mais convaincant qui esquissent les contours d’un univers épique riche en surprises. Il excelle dans la chorégraphie des combats grâce à un découpage et des cadrages soignés. Le dessinateur italien met en scène des chevaliers de Kedolie hauts en couleur mais aussi très touchant de par leurs fêlures qu’il met en image avec finesse et efficacité…

Max Landis nous entraîne dans une geste épique qui nous conte ce qui pourrait bien être la dernière chevauchée des légendaires Chevaliers de Kedolie.

Ce qui commence comme un récit de médiéval-fantasy classique prend soudainement une tournure iconoclaste savoureuse qui ravira les amateurs de cross-over et de mélange des genres… Le trait énergique de Giuseppe Camuncoli met joliment en image le récit rythmé et inventif du scénariste américain…

Un album jubilatoire et rafraîchissant qui devrait ravir les lecteurs amateurs de récit subtilement décalés…

Plus rien n’a d’intérêt. Il est temps d’arrêter. Toi et les garçons devriez partir demain. Les Chevaliers de Kelodie sont morts.le Chevalier Bertwald