Avec ce dernier acte, David Boriau et Steven Dhondt parachèvent leur récit fantastique et cauchemardesque qui nous entraîne dans un monde fascinant et terrifiant, peuplés de souvenirs et de doudous oubliés et où les terreurs enfantines semblent s’incarner…
Bidibidou n’est plus et nombreux sont les doudous à avoir péri avec lui… Laécia, seul espoir pour Alex de retrouver Nina, sa sœur prisonnière d’Obscurcia, est quant à elle entre la vie et la mort…
Notre jeune héros va devoir affronter des choix cornéliens pour sauver son guide et mentor et mener à terme sa quête et ramener sa sœur dans le monde réel… Si le tyran d’Obscuria disparu, il lui reste encore bien des épreuves à affronter… Mais il n’est pas seuls ! Laécia, le Docteur Pierrot et de valeureux doudous l’accompagnent !
Dès les premières pages, on est une nouvelle fois encore happé dans le monde d’Obscurcia, imaginé par l’impressionnant David Boriau et mis en image par le virtuose Steven Dhondt…
Tomes après tomes et pages après pages, le scénariste a patiemment tissé sa toile, esquissant les contours d’un univers envoûtant et dérangeant, sorte de purgatoire où échouent les doudous délaissés et oubliés par leurs maîtres…
Ce troisième opus est mené sur un rythme échevelé, faisant la part belle à l’action tout en étoffant l’univers en mettant en scène des doudous délaissés mais prêt à tout pour aider Alex à retrouver sa sœur. Le Docteur Pierrot est fidèle à lui-même, délicieusement pervers et ambivalent, alors qu’il parait peu à peu que Laécia joue sa propre partition, entre mensonges et faux semblants. Sa volonté d’entraîner Alex du côté de la sinistre Forêt des Oubliés protégée par un inquiétant Roi Gardien n’est pas innocente… En la matière, le Docteur en sait bien plus qu’il ne veut bien l’admettre, mais le lecteur est à mille lieues d’imaginer le twist final qui n’en n’est que plus vertigineux…
Oscillant entre manga et bd européenne, le dessin hybride de Steven Dhondt est une petite merveille de virtuosité et d’inventivité… Le dessinateur donne littéralement corps à Obscurcia et à ses paysages tourmentés et donne vie à des créatures inquiétantes et cauchemardesque comme à des doudous expressifs et attendrissants qui contrebalancent la noirceur du récit…
Il fait montre d’un saisissant sens du cadrage et du mouvement alors que Yoann Guillo montre de ses talents de coloristes en renforçant la dimension onirique et cauchemardesque du récit…
Sorti en un temps record, la trilogie d’Obscurcia entraîne le lecteur dans un univers cauchemardesque et fantastique où échouent les doudous délaissés et oubliés par leurs petits maîtres… C’est dans ce monde inquiétant que s’est aventuré Alex pour sauver sa jeune sœur qui y est gardée prisonnière…
Solidement charpenté, le récit de David Boriau (Harlem sur la route du diable, Death road…) s’avère d’autant plus envoûtant qu’il est mis en image par le talentueux Steven Dhondt dont le style hybride déborde d’énergie et d’inventivité. Le twist final s’avère particulièrement bluffant, donnant au lecteur les clefs du récit avant de les lui arracher à nouveau…
Obscurcia est une trilogie envoûtante et dérangeante qui séduira les amateurs de récits alambiqués et cauchemardesques…
C’est ma petite sœur. Elle est perdue dans ce monde de fous furieux ! Je dois… Je vais la retrouver ! Je sais que vous voulez m’aider mais… S’il vous arrivait quelque chose, je ne pourrais pas le supporter !Alex