Après nous avoir annoncé en fanfare que le treizième opus de Doggybags serait le dernier, voilà que Run nous annonce sans vergogne qu’il n’en n’était rien, qu’une nouvelle saison de treize numéros était prévue, voire même d’avantage… Non mais des fois, on ne se moquerait pas un peu du monde ?
Eh bien je ne sais pas vous, mais moi, en pareils cas, j’adore qu’on se paye ma tête ! Parce que le retour de Doggybag est l’une de ces excellentes surprises qui me fait friser la moustache, tant j’avais adoré ce qu’il convient désormais d’appeler la saison 1…
Les vieux lecteurs seront en terrain connu : trois récits délicieusement horrifiques et une nouvelle, le tout accompagné d’articles et de délicieux faux encarts publicitaires…
Signé Armand Brard et mis en image par Prozeet,
Da Smyert ! nous entraîne dans une ville fantôme du Kazakhstan quelque peu inquiétante dans laquelle un père et son fils sont contraint d’aller traficoter pour rembourser une dette. Las ! Ils vont se faire capturer et devenir le gibier d’impitoyables chasseurs… Mais entre eux et leur proie va se dresser l’Ange de la Mort… Un conte délicieusement cruel ou un grain de sable va empêcher, pour un temps tout au moins, la faucheuse de faire son job…
Glasgow, second récit de l’album, s’avère d’autant plus glaçant qu’il s’inspire d’une expérience vécue par MUD, le scénariste, victime d’une saloperie qui a transformé son propre corps en prison… Le récit est superbement mis en images par l’impressionnant Ivan Shavrin qui nous donne à voir les souffrances et les tourments qui furent les siens dans un récit vertigineux et oppressant dont on ne sort pas vraiment indemne… D’autant que, conduite par RUN, l’interview du scénariste lui donne un relief particulièrement glaçant…
Shadow of Death est clairement le récit le plus jubilatoire de cet opus et ce n’est pas peu dire tant les deux premiers plaçaient la barre haute ! On y suit l’incroyable récit qu’un condamné à mort nous livre le résumé de sa vie dans les précieuses minutes qui précède son exécution… Il fut jadis bourreau, à la fin du XVIe siècle, dans la région de Montségur… Cette lourde charge a fait de lui un pestiféré contraint de vivre à l’écart du monde… Mais ce que le peuple ignorait c’est que sa fonction lui avait fait contracté un pacte avec le Diable : les années de vie qu’il prenait en rendant son office accroissaient d’autant sa propre vie…
De quoi lui faire apprécier le travail bien fait…
Ajoutons à cela
Ceux qui vont mourir te MP, une nouvelle signé Tanguy Mandias avec une chute des plus percutantes, et vous obtenez un Doggybag bien saignant et succulent à souhait… à consommer sans modérations !
Les afficionados de Doggybags ont eut bien raison de brûler quelques cierges en psalmodiant des prières à quelques divinités impies, d’étudier le vaudou sur internet et de sacrifier quelques poules et chatons : bien que mort après le treizième opus, Doggybags renaît de ses cendres pour une seconde saison qui s’annonce sanguinolente et horrifique à souhait…
Au menu du premier opus de la seconde saison : trois récits très différents, joliment troussés et glaçants à souhait mis en image dans un style inventif, vif et dynamique… Bref, Doggybags revient d’outre-tombe en très grande forme ! Et on en redemande !
Le gros type allongé sur la table d’injection, c’est moi. Mon nom est Chris Denfer. Jusqu’à aujourd’hui j’étais exécuteur des hautes œuvres… Et je m’apprête à présent à faire le grand saut. Croyez-moi sur parole, la vie est une lente ironie. Et si je vous racontais la mienne, vous n’en croiriez pas un mot.Chris Denfer