Haut de page.

La mort à lunettes
La mort à lunettes



Fiche descriptive

Roman Graphique

Tome

Gérard Goffaux

Redj

Kennes Editions

28 Octobre 2020


17€95

9782380751475

Chronique
La mort à lunettes
Histoire(s) d’homme(s)

U.S.A, East Harlem, New York. Novembre 2005. Malcom « Malek » Brown est noir, pauvre et musulman. Sorti de prison, il survit dans une Amérique hostile aux musulmans après avoir été hostile aux « nègres ».

Alexander Birke a connu la Shoah, il est vieux et passionné d'échecs. Ces deux hommes que tout sépare vont pourtant se rencontrer dans une chapelle de Harlem, où le premier est technicien de surface et le second amateur de Gospel.
un chef d'oeuvre!


Histoire(s) d’homme(s)
La mort à lunettes, planche de l'album © Kennes Editions  / Goffaux / Tome / RedjU.S.A., New York, East Harlem… Quatre ans après le 11 septembre, Malcom “Malek” Brown sort tout juste de prison. Pauvre, noir et musulman, il fait partie des laissés pour compte de la société lorsqu’il est plaqué par son ex qu’il soupçonne de s’être fait avortée… Un recruteur de l’armée lui propose de s’enrôler dans les marines et de faire de lui une icône de l’Amérique combattante…

Alexander Birke est un vieil homme qui a connu la Shoa et qui vit seule depuis la mort de sa femme… Passionné d’échecs, il se prend d’affection pour Malcom et se met en tête de lui apprendre à jouer…

C’est alors que Malcom apprend qu’il a une fille qui a récemment disparu et qui est entre les mains d’une personne peu recommandable… Malcom et Alex vont unir leurs solitudes et leurs destinées pour faire un bout de route ensemble…


Le testament d’un scénariste virtuose…
Difficile de ne pas être ému et d’avoir un petit pincement au cœur en commençant cet album qui sera le dernier d’un grand nom du neuvième art… Trop tôt disparu, le scénariste a travaillé sur des séries aussi éclectiques que le Petit Spirou, Soda ou Berceuse Assassine et qui a signé le scénario de la Machine qui Rêve (tome 46 des aventures de Spirou & Fantasio), chef d’œuvre d’audace et d’inventivité…

La mort à lunettes, planche de l'album © Kennes Editions  / Goffaux / Tome / RedjL’Amérique, et plus particulièrement son cinéma, semblait exercer sur le scénariste une fascination et il n’avait pas son pareil pour mettre en lumière ses zones d’ombres en mettant en scène des personnages cabossés et broyés par le système comme dans sa bouleversante Route de Selma qu’il signait avec le talentueux Philippe Berthet… Les lecteurs attentifs décèleront d’ailleurs un fil rouge, certes ténu, entre ce chef-d’œuvre du neuvième art et cette Mort à Lunettes

L’écriture délicate et ciselée de Tome est une petite merveille et la structure narrative de l’album s’avère particulièrement brillante, laissant au lecteur le soin de combler les vides et les non-dits, l’immergeant de ce fait au cœur même de cette intrigue écrite à hauteur d’homme(s)…

C’est un ami de longue date du scénariste qui se charge de mettre ce récit en musique : Gérard Goffaux, celui-là même qui aurait dû dessiner la fameuse Berceuse Assassine… S’appuyant sur un storyboard de l’auteur, confondant de précision, le dessinateur signe des planches de toute beauté dont les cadrages très cinématographiques servent au mieux l’action. Le passionnant dossier clôturant l’album montre à quel point Tome avait le soucis du détail et ne laissait rien au hasard, désirant maîtriser sa narration du début à la fin de l’album, allant jusqu’à tracer des plans en élévation pour que les scènes dialogues, alternant champs et contre champs, ne comportent aucune erreur de mise en scène…
La mort à lunettes, planche de l'album © Kennes Editions  / Goffaux / Tome / Redj
Il aura fallu près de huit années de travail acharné avant de pouvoir lire cette Mort à Lunettes, ultime album d’un scénariste aussi talentueux qu’exigeant trop tôt disparu…

On y retrouve son écriture ciselée, son soucis du détail et ses personnages en clair-obscur profondément et tragiquement humains…

Superbement mis en images par l’impressionnant Gérard Goffaux (à qui l’auteur avait d’abord pensé pour sa Berceuse Assassine) et mis en couleur par les délicats pinceaux de Redj, l’album s’avère être particulièrement exigeant, le lecteur devant se l’approprier et s’immiscer dans les ellipses narratives pour en apprécier toute sa richesse et percevoir la finesse du scénario…

Le baroud d’honneur de Malcom et d’Alex est, par un coup tragique du destin, aussi celui de tome qui fini sa carrière sur un chef d’œuvre…


J’ai une autre question sergent… O’Neal... Ça vous fait quoi d’envoyer des pauvres déjà broyé par le système se faire tuer pour le défendre ?Malcom “Malek” Brown
Le Korrigan




Inspiration jeux de rôle

Cette fiche n' est référencée comme inspi pour aucun jeux de rôle.