Dès sa naissance Alyana était dotée de dons hors du commun qui ne firent que grandir, suscitant jalousie et crainte de la part de ses congénères… Après avoir réveillé par mégarde les sept Géants qui marchaient jadis sur les Terres d’Arran et dont le retour aurait pu causer la fin du monde… Alors que certains la considéraient comme la seule à pouvoir mettre un terme à cette terrifiante menace, certains Elfes Blancs la considère comme un monstre…
Lorsqu’elle revient parmi les siens après avoir vaincu les géants et provoqué un raz-de-marée, Alyana n’est plus que l’ombre d’elle-même : son cœur ne bat plus et ses pouvoirs semblent se tarirent… Alors qu’elle n’aspire qu’à vivre en paix, son peuple ne semblent pas prêt à l’accepter… Terrifiés par les pouvoirs dont elle a fait montre et sous l’impulsion d’Ascentill, le Conseil de Sages vote son assassinat, contre l’avis d’Utell, son compagnon d‘arme…
Rôlistes vétéran, les différentes séries se déroulant dans les Terres d’Arran ne pouvaient que me captiver de par la cohérence et la densité du monde qu’elles esquissent et complète au fil des tomes…
Et les ponts jetés entre ces différentes séries et les différents tomes qui les composent par des scénaristes inventifs ne font qu’accroître l’intérêt pour ces récits d’heroic-fantasy où se croisent et s’entrecroisent de nombreux personnages et arcs narratifs…
Parmi les personnages que l’on retrouve avec plaisir dans ce vingt-huitième tome d’
Elfes il y a la Poisse, peau verte mi-orc / mi-gobelin dont le franc parler fait toujours mouche et, bien évidemment Alyana, que sa nouvelle fragilité rend particulièrement touchante… Difficile de ne pas être révolté par l’attitude de l’élite de son peuple à son égard et par sa condamnation à mort qui résonne comme une injustice après ce qu’elle a accompli… L’ambiance de complots est joliment retranscrite, avec notamment le regard que porte la Poisse sur sa situation, en grand connaisseur des embrouilles… Il sent bien qu’il y a anguille sous roche et qu’Ascentill prépare une magouille d’envergure… Mais, à l’instar de Cassandre, ses propos ne seront guère entendus avant que l’implacable machination ne se mette en branle, entraînant Alyana aux portes de la mort…
Président au destin des Elfes Blancs depuis les origines de la série avec son complice Olivier Peru, Stephane Bileau fait comme de coutume du bien bel ouvrage. S’appuyant sur le solide storyboard de l’impressionnant Kiko Duarte, le découpage de l’histoire s’avère particulièrement réussi, offrant de superbes visuels du sanctuaire où les elfes blancs entreposent les puissants et mortels artefacts rapportés des quatre coins des Terres d’Arran par leurs pisteurs…
Au Royaume des Aveugles nous entraînent au cœur de la Cité Blanche, mystérieux sanctuaire elfe, siège sur Conseil de Sages présidé par Ascentill, étoffant de façon captivante un univers déjà riche et foisonnant…
Mis en musique par le dessin puissant de Stephane Bileau, Olivier Peru nous livre un scénario oppressant et joliment orchestré qui nous entraîne au cœur d’une machination d’envergure orchestrée par Ascentill… Le sage semble en effet désireux d’infléchir le destin de son peuple et de se débarrasser de l’encombrante Alyana qu’il considère comme la cause des plaies qui ont ravagé les Terres d’Arran.
Le scénario de ce vingt-huitième tome d’Elfes s’avère particulièrement entraînant et s’achève sur un délicieux twist final dont nous ne dévoilerons rien…
- Les Elfes Blancs se replient à nouveau sur eux-mêmes.
- Comment leur en vouloir ? Après avoir appris que leurs précieuses îles étaient assises sur un mensonge et des géants capables de ravager les Terres d’Arran, ils ont découvert qu’une gamine née dans leurs rangs était la créature la plus puissante du monde. A leur place, je resterai sagement dans mon coin durant un bon millénaire, histoire que les choses se calment un peu.dialogue entre Alyana et la Pousse