Le célèbre moine enlumineur Tybor Kwelein n’est plus et vous êtes chargé de poursuivre son œuvre… Pour se faire, il vous faudra assembler les pages du Codex Naturalis qui compilent les espèces vivantes dans les forêts primaires : animaux, végétaux, insectes et champignons… Celui qui réalisera le plus bel ouvrage entrera dans la postérité…


Codex Naturalis fait partie de ces jeux dont le matériel somptueux attire d’emblée le regard et attise l’envie de jouer…

La boîte en métal embossé est de toute beauté mais ce n’est rien au regard des cartes magnifiques rehaussées d’or et superbement enluminées par l’impressionnant Maxime Morin qui signe un premier jeu particulièrement somptueux. Parfaitement raccord avec la thématique, le matériel nous en met clairement plein les mirettes… Si le ramage est à la hauteur du plumage, le jeu promet d’être excellent !

Le livret de règles (24 pages) est bien moins copieux qu’il n’y parait puisqu’il est proposé en français et en anglais… Il expose les composantes détaillées avant d’aborder de façon claire et limpide comme l’eau d’une rivière serpentant entre les arbres les différents mécanismes du jeu… Un petit appendice vient détailler les différentes cartes en s’attardant sur les objectifs…

Contenu de la boîte : 40 cartes Ressource réversibles, 40 cartes Dorure réversibles, 6 cartes de départ, 16 cartes Objectif, 1 plateau de score, 1 jeton Premier Joueur et, pour chacun des 4 joueurs, 2 jetons à sa couleur.

Mise en place
La mise en place du jeu s’avère tout à la fois simple et fluide : chaque joueur prend ses 2 jetons et en place 1 sur la piste de score. Les cartes Ressource, Dorure et Objectif sont mélangées séparément.

Deux cartes de chaque pile sont dévoilées… Les objectifs révélés étant communs à tous les joueurs.

Chaque joueur reçoit 1 carte de départ (qu’il place devant lui sur la face de son choix), 2 cartes Ressource et 1 carte Dorure. Chacun reçoit de plus 2 cartes Objectif et n’en conserve qu’une, secrètement, replaçant l’autre sous la pile…

Déroulement
A son tour de jeu, un joueur doit poser une carte de sa main sur la face désirée avant de choisir une carte Ressource ou Dorure, parmi les cartes exposées ou en piochant dans la pile de son choix.

Les cartes recouvrent les angles des cartes précédemment posées, masquant possiblement certaines ressources ou objets. Les cartes Dorure nécessitent de posséder dans son Codex certaines Ressources et certaines cartes permettent de scorer immédiatement…

Fin de partie
Lorsqu’un enlumineur atteint ou dépasse 20 points, on achève le tour en cours. Chacun joue alors une dernière fois avant de procéder à un décompte…

Aux points gagnés en cours de partie s’ajoutent ceux offerts par les objectifs communs ou secrets dont les conditions sont validées… Le joueur totalisant le plus de points a réalisé le plus beau codex et remporte la partie…


Les règles de Codex Naturalis sont aussi épurées et élégantes que le matériel est somptueux… La mécanique évoque un jeu purement abstrait mais le formidable travail graphique de Maxime Morin impose une thématique immersive…

La mécanique de pose est au cœur du jeu : chaque nouvelle carte recouvre au moins un angle d’une carte précédemment posée, masquant éventuellement l’une ou l’autre ressource… A l’instar d’un Splendor dont il empreinte l’esprit, Codex Naturalis incite les joueurs à créer un moteur leur offrant la possibilité de poser de puissantes cartes qui leur permettront d’engranger de précieux points ou de réaliser l’un ou l’autres des objectifs… Son originalité est que les joueurs seront sans cesse confrontés à des choix cruels, les obligeant bien souvent à se priver de certaines Ressources ou objets pour poser une nouvelle carte… Dans cet équilibre fragile réside le sel de ce jeu concocté par Thomas Dupont qui, pour sa première réalisation signe un petit bijou ludique…

Si le verso de chaque carte offre 4 angles qui pourront être recouverts par une autre carte, leur recto peut n’en proposer que 2 ou 3… réduisant le champ des possibles pour les tours futurs… Chaque carte jouée offre un petit casse-tête savoureux ou chaque choix est un renoncement…

Mais n’allez pas croire pour autant que chacun joue dans son coin, tentant d’élaborer, seul, le Codex qui le fera passer à la postérité ! Il faudra garder un œil vigilant sur le travail de vos adversaires afin, si faire se peut, de leur subtiliser les cartes risquant de leur donner un avantage par trop décisif… Et les deux objectifs communs sont là pour rendre chaque choix de carte particulièrement douloureux, chaque joueur devant s’efforcer de trouver un subtil équilibre entre le développement de son moteur et la réalisation des objectifs leur permettant d’engranger des points bien souvent décisifs…

Qu’elles soient Ressource ou Dorure, le dos des cartes possède de précieuses informations qui rendent la pioche intéressante et subtilement moins hasardeuse…

Porté par un matériel tout juste somptueux rehaussé de dorures et enluminé par l’impressionnant Maxime Morin, Codex Naturalis est un excellent jeu familial aux règles épurées et élégantes… Les mécanismes de pose et de collecte concoctés par Thomas Dupont s’avèrent particulièrement subtils, offrant une profondeur de jeu savoureuse riche en interactions et en choix cornéliens…

Le jeu s’avère être l’une des délicieuses surprises ludiques de cette fin d’année… et notre ultime coup de cœur !



la mécanique épurée et élégante
le matériel somptueux superbement enluminé
un jeu abstrait doté d’une thématique immersive
les choix cornéliens qui s’offrent aux joueurs
la profondeur du jeu



se rendre compte qu’on a fait le mauvais choix en masquant une ressource