Accompagné de l’étrange madame Dombre, le détective Franck Sangaré débarque à Saint-Elme, une petite bourgade de montagne réputée pour son eau de source, afin de retrouver la trace d’un fugueur disparu depuis trois mois.

L’enquête aurait pu être une promenade de santé mais Saint-Elme est une ville des plus surprenante… « Ici, c’est spécial », comme aiment à le répéter les autochtones… Abritant toute sorte de trafic et de traditions surprenantes, la ville vit sous la coupe réglée d’une puissante famille que tous craignent et respectent…

Et c’est peu dire que Sangaré et Dombre vont débarquer dans la ville thermale comme des chiens dans un jeu de quille…

Après leur fascinant et inclassable Homme gribouillé, l’enthousiasmant tandem formé par Serge Lehman et Frederik Peeters se reforme pour signer un polar étrange et décalé qui oscille entre roman noir et second degré…

Le pitch de l’album tient en quelques lignes : un détective débarque dans une station thermale pour retrouver un fugueur… Mais, comme de coutume, ce n’est pas tant l’enquête en elle-même qui fait le bon polar mais l’atmosphère qui s’en dégage… Et le fait est que Saint-Elme vaut indéniablement le détour… d’autant que semble s’y déroule comme prévu…

Il y a tout d’abord cette nuée de grenouille qui semble s’être abattue sur la ville et dont on se demande pourquoi les auteurs semblent prendre un malin plaisir à génocider de façon particulièrement cruelle ces pauvres batraciens… Ensuite, il y a ces étranges festivités pour commérer un obscur procès médiéval à l’issu duquel une vache fut brûlée… Sans oublier ces trafics dans lequel des gosses de riches pourris-gâtés pourraient bien tremper ou ce type richissime qui possède la quasi-totalité de la ville…

Le récit choral de Serge Lehman s’avère particulièrement rythmé et entraînant grâce à des personnages bien campés dont a chacun a sa façon bien à lui de penser et de s’exprimer. Mais c’est la formidable capacité des auteurs à truffer leur récit de petits détails en apparence anodin mais dont chacun apporte une coloration très particulière au récit qui confère au récit ce charme unique et envoûtant… Puisqu’on parle de couleurs, elles s’avèrent pour le moins surprenantes mais contribuent indéniablement à poser cette ambiance délicieusement décalée qui contraste avec l’action proprement dite.

Fréderik Peeters semble prendre un réel plaisir à jouer avec des cadrages improbables, utilisant avec art les codes du polar pour soutenir et dynamiser l’action. Son découpage ciselé est une petite merveille d’efficacité alors que le travail sur la gestuelle de ses personnages est tout juste impressionnant de maîtrise. Sa narration s’avère si fluide que, refermant l’album, on a la furieuse impression d’avoir visualisé le teaser d’une excellente série dont il nous tarde de lire la suite…

Les lecteurs de l’Homme gribouillé ne pouvaient pas passer à côté du premier opus de la nouvelle série de l’enthousiasmant tandem formé par Serge Lehman et Frederik Peeters.

Le scénariste de la fascinante Brigade Chimérique ou de l’éblouissant Metropolis signe un polar choral sombre et étrangement décalé qui nous entraîne dans une station thermale de montagne où rien ne semble se dérouler comme escompté… Les compositions surprenantes mais bougrement efficaces du dessinateur sont au diapason de l’intrigue ciselée et on ne peut qu’être impressionné par le soin apporté aux différents protagonistes du récit comme au décorum interlope qui lui sert de cadre et lui confère cette saveur unique…

Ce premier opus se referme sur des clifhangers en cascade et c’est peu dire qu’il nous tarde de lire la suite de cette étrange enquête afin de voir comment les différents fils narratifs vont s’assembler pour former un tout qu’on devine tortueux t vertigineux à souhait… Mais le fait est que cette mise en bouche fait de Saint-Elme un polar délicieusmeent atypique et alambiqué…

- ça fait un bail qu’on a pas travaillé ensemble.
- L’affaire des faux fourgons blindés… Bientôt deux ans. Je pensais en avoir fini avec vous et votre frère, mais quand il m’a appelée hier soir, je n’ai pas su dire non.
- C’est parce que vous êtes une aventurière dans l’âme !dialogue entre Franck Sangaré et madame Dombre