Jeune dandy londonien, Dorian Gray est d’une rare intelligence et d’une beauté quasi divine qui exerce des ravages sur son entourage, hommes et femmes confondus. Contemplant le portrait qu’a fait de lui son ami Basil Hallward en compagnie et ébranlé par les propos sulfureux de Lord Henry, Dorian affirme qu’il serait prêt à tout donner, jusqu’à son âme même, pour rester éternellement jeune et voir le portrait vieillir à sa place.

Après être tombé amoureux d’une jeune comédienne dont le jeu l’avait fasciné et à qui il avait promis le mariage, Dorian la répudie, constatant que l’amour irraisonné qu’elle lui porte l’empêchait désormais d’incarner ses personnages, le jeune homme remarque sur son portrait un air de cruauté qu’il n’avait jusqu’alors pas décelé… Dès lors, il comprend que tout lui est permis et que le portrait endossera à sa place ses excès et ses vices…

Conservant aux yeux de tous son air raffiné, il traîne la nuit dans des bouges infâmes à la recherches de plaisirs interdits et raffinés, contemplant dans son portrait la noirceur de son âme alors qu’il conserve son apparence en tous point exquise…

Unique roman d’Oscar Wilde, le Portrait de Dorian Gray est l’un des chefs d’œuvre de la littérature fantastique.

Avec cette histoire au style sensuel remarquablement bien écrite et portée par un personnage complexe et tortueux, l’auteur s’interroge sur la beauté qui le fascine tant et sur son aspect tragiquement éphémère. Tôt ou tard, le temps faisant son œuvre, la plus sublime beauté finira par se faner et se flétrir et le plus beau des visages par porter les stigmates du temps. Et plus encore si on s’abandonne aux vices et qu’on se laisse aller à ses plus sombres penchants… Sans doute l’auteur a-t-il mis dans son roman une part de lui-même, dans le personnage de Dorian, esthète et dandy fasciné par la beauté; mais aussi dans ceux de Basil Hallward et Lord Henry, l’un étant celui qu’il pense être, l’autre l’image qu’il semblait renvoyer à bon nombre de ses contemporains… Comme on pouvait s’en douter, même débarrassé par son éditeur des références trop ouvertement homosexuelles, le roman, jugé immoral et décadent, déchaîna les haines et les passions. Mais ce récit très faustien ne cesse depuis de fasciner, à juste titre, des générations de lecteurs.

Les éditions l’Ecole des loisirs en propose une version abrégée qui reprend les mots et les phrases soigneusement travaillées d’Oscar Wilde pour le rendre accessible dès 13 ans… Publié dans l’enthousiasmante collection Illustres Classiques, il est illustré par le trait délicat de Daphné Collignon qui parvient avec ses pinceaux qui, n’ayant rien à envier à ceux de Basil Hallward, parviennent à retranscrire l’exquise et irréelle beauté de Dorian Gray. Plutôt que de représenter la décrépitude du portrait, elle met en image la terrifiante fascination qu’il exerce sur ceux qui y posent leur regard et la dernière illustration de l’album souligne avec art toute l’horreur de l’histoire…

S’il a fait scandale lors de sa sotie, le Portrait de Dorian Gray, unique roman d’Oscar Wilde, fait partie des chefs d’œuvre de la littérature. Le style sensuel de l’auteur est une petite merveille et certaines répliques cinglantes rendent sa lecture aussi captivante qu’envoûtante.

On y découvre un jeune dandy d’une insolente beauté qui, contemplant son portrait, affirma qu’il donnerait son âme pour conserver sa jeunesse et voir le tableau vieillir à sa place. Lorsqu’il comprend que l‘étrange miracle s’est produit en voyant dans son portrait une cruauté qu’il n’y avait pas décelé après qu’il ait âprement répudié sa fiancée, le jeune homme allait sombrer dans la déchéance et y perdre son humanité…

Proposé dans une version abrégée tout en respectant le texte du dramaturge, le roman est illustré par dix tableaux composés avec soin par la talentueuse Daphné Collignon dont les pinceaux ont su capter et retranscrire la fascinante et ténébreuse beauté de l’œuvre originelle…

Quelle tristesse ! Murmurait Dorian, les yeux toujours rivés sur son portrait. Quelle tristesse ! Un jour, je serai vieux, horrible, repoussant, tandis que ce portrait n’aura pas pris une ride. Ah ! si cela pouvait être l’inverse. Si je pouvais rester jeune, et qu’il vieillisse à ma place ! Pour ce miracle, je vendrais mon âme.Dorian Gray