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Les noces de sang [1/2]
Jour J



Fiche descriptive

Histoire

Jour J

Tome 46

Fred Duval, Jean-Pierre Pécau (assistés de Fred Blanchard)

Renato Arlem

Thiago Rocha

Nicolas Siner & Fred Blanchard

Delcourt

Neopolis

02 Février 2022


14€95

9782413030317

Chroniques
Les fantômes d'Hispaniola
Un vent de liberté
Le dernier mousquetaire [1/2]
L’ultime mission de d’Artagnan
Le dernier mousquetaire [2/2]
D’Artagnan tire sa révérence
L'affaire Ravaillac
les coulisses d’un assassinat manqué
Les noces de sang [1/2]
La vengeance du Homard
Le chevalier noir de Camelot [1/2]
Le cuisinier et le lion
Saint-Denis des Amériques [1/2]
Le Projet Manhattan

1936 : et si Salvador Dali s'était engagé dans la guerre civile espagnole ? Premier tome d'un dyptique haletant qui entraîne le lecteur dans l'Europe de l'entre-deux-guerres et des Surréalistes. 1936, le poète García Lorca est assassiné par les franquistes.

Très touché, Salvador Dali décide de le venger. Se met alors en place une incroyable conspiration dont le but est d'empêcher Franco de prendre le pouvoir. Mais tout ne peut pas se passer normalement avec Dali...

Sa vengeance va prendre des proportions internationales et sans doute changer l'avenir de l'Europe...
un excellent album!


La vengeance du Homard
Jour J, tome 46 © Delcourt / Arlem / Duval / Pécau / Rocha / Blanchard1936. Salvador est à Londres lorsqu’il apprend que le poète García Lorca a été assassiné par les milices franquiste. Il accuse le coup… Mais, plutôt que de sombrer dans la dépression, il décide que la mort de son ami ne peut rester impunie et que c’est lui, Dali, qui sera le bras armé de la vengeance…

Son esprit fécond va accoucher d’un plan surréaliste pour empêcher le Général Franco de prendre le pouvoir, un plan si génial qu’il est inintelligible pour tout autre que lui. Sa vengeance va étendre ses ramifications à l’internationale et sans nul doute changer le cours de l’histoire et de la guerre à venir…


Comme on le sait, Jour J se propose de jouer avec l’histoire, modifiant un petit évènement et imaginer l’impact de ce changement sur l’Histoire avec un grand H… Au cœur de ce nouveau récit de Fred Duval et Jean-Pierre Pécau (assisté en coulisse par Fred Blanchard), le plus surréaliste des peintres : le célèbre et inénarrable Salvador Dali…

l’artiste le plus controversé du XXe siècle entre en résistance
Jour J, tome 46 © Delcourt / Arlem / Duval / Pécau / Rocha / BlanchardOn se doute bien que l’artiste n’a pas réellement fomenté un quelconque complot pour empêcher la prise de pouvoir de Franco… Quel est donc ce pas de côté qui allait engendrer ce récit uchronique ? Eh bien dans ce réel qui l’horripilait, Dali ne s’est jamais, au contraire d’un Picasso, servi de sa notoriété pour condamner fermement le franquisme… Pire même : il a soutenu le régime et pas uniquement par un goût prononcé de la provocation ! Mû par son désir de reconnaissance et son avidité qui lui vaudra l’anagramme assassin concocté par André Breton (« Avida Dollars »), il se garde bien de prendre position et vécut la guerre d’Espagne et les premières années du franquisme de l’extérieur… Mais, après-guerre, lors de son retour en Espagne, Dali qualifiera Franco d’«homme politique clairvoyant qui a imposé la vérité, la lumière et l’ordre dans le pays, dans un moment de grande confusion et d’anarchie dans le monde»… Rien de moins… On comprend dès lors que d’en faire un fervent opposant au franquisme est une entorse à la réalité historique à même d’accoucher d’une savoureuse distorsion de l’histoire de l’Espagne et, au regard de la mégalomanie de l’artiste, du monde… voire de l’univers…

Jour J, tome 46 © Delcourt / Arlem / Duval / Pécau / Rocha / BlanchardLes auteurs composent avec délectation le portrait d’un artiste particulièrement excentrique parlant de lui à la troisième personne, méprisant le réel et dont le comportement irrationnel et scandaleux exaspère jusqu’à ses plus proches amis. Si ce n’était son implacable vengeance, il ne semble mu que par une volonté farouche d’attirer sur lui la lumière… Sa rencontre avec Olga, militante trotskiste s’avère particulièrement truculente, tout comme le scandale de cette fresque peinte dans le hall d’entrée du luxueux hôtel Altis Avendina. Invention des auteurs ? Sans doute ! Mais au vu du caractère insaisissable de l’artiste et de son goût immodéré pour la provocation, tout est possible ! Les tenants et les aboutissants du plan diaboliquement génial nous échappent quelque temps et au vu des excentricités de Dali, on peine à croire qu’il aboutira ! Et pourtant, peu à peu, différents protagonistes, dont certaines figures historiques, vont entrer dans la danse et les éléments à priori éparses et sans liens cohérents de son vaste complot vont peu à peu s’assembler et faire sens de façon délicieusement cohérente… Reprenant la trame des précédents albums de la série, le quatrième de couv s’avère quant à lui totalement surréaliste dans le texte descriptif du héros de l’album…

Renato Arlem, à qui l’on doit Blood Red Lake, teen-movie gore et horrifique, est un dessinateur trop rare de par chez nous… mais force est de reconnaître que son style s’avère impeccable pour servir ce récit de guerre aussi extravagant que surréaliste que Dali pouvait l’être. Sa narration graphique s’avère particulièrement fluide mais c’est surtout la façon de mettre en scène l’artiste le plus controversé du XXe siècle qui rend l’album si truculent. Aussi à l’aise pour mettre en image des intérieurs cossus qu’un campement de gitans, ses décors particulièrement crédibles nous immergent dans cette période incertaine de l’entre deux-guerre alors que les couleurs de Thiago Rocha posent avec finesse l’atmosphère de chaque séquence…

Jour J, tome 46 © Delcourt / Arlem / Duval / Pécau / Rocha / BlanchardDans ce premier tome d’un intrigant diptyque sur lequel plane l’ombre du Homard, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau imaginent ce qu’aurait été l’histoire si, au lieu de ne se consacrer qu’à sa renommée et à ses gains, Salvadore Dali, s’était mêlé de politique et avait utilisé sa notoriété grandissante pour combattre le franquisme… qu’il encensera par ailleurs après-guerre !

Suite à la mort de son ami poète García Lorca, assassiné par des miliciens franquistes, l’artiste surréaliste décide qu’un tel crime ne peut rester impuni et fomente un improbable complot aux ramifications internationales pour empêcher Franco de prendre le pouvoir en Espagne…

Ce changement de paradigme suffira-t-il à infléchir durablement le cours de l’histoire et de la guerre qui s’annonce ? Il faudra attendre le deuxième et dernier tome de ces Noces de Sang pour le savoir… Mais avec Dali (et ses homards), tout est possible !


- Depuis quand tu fais dans l’art moderne, Serge ?
- C’est Dali qui m’a convaincu, Dali peut convaincre n’importe qui ?
- Ah oui ? Et comment ça ?
- Grâce à mon talent surréel !
- Serge, c’est qui ce type à la fin ?
- Et aux homards.
- Je pense que je vais le tuer.
- Oui, la première fois, il fait souvent cet effet aux gens.dialogue entre Olga, Serge et Salvador Dali

Le Korrigan




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