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La Guerre des Paysans
La Guerre des Paysans



Fiche descriptive

Histoire

Gérard Mordillat

Éric Liberge

Éric Liberge

Futuropolis

14 Septembre 2022


22€

9782754830416

Chronique
La Guerre des Paysans
Le bien commun

Début du XVIe siècle, en Allemagne. Un moine du nom de Martin Luther prépare la Réforme protestante. Il publie ses « 95 thèses » contre les indulgences dont l'Église catholique fait commerce pour financer la construction de la basilique Saint-Pierre de Rome.

C'est une véritable déclaration de guerre contre le pape Léon X. Bientôt, dans les campagnes, la révolte gronde. Entre 1524 et 1526, des paysans prennent les armes par milliers. Ils clament leur foi dans la Réforme et affirment leur volonté de bouleverser l'ordre politique, économique et social.

Luther les désavoue et fait alliance avec les Princes. Mais un autre moine, Thomas Müntzer, les rejoint et prend leur tête. Son mot d'ordre est révolutionnaire : « Omnia sunt communia », « Tout est à tous ». C'est dans ce contexte que le jeune Luca est envoyé par Léon X à Wittemberg pour être ses yeux et ses oreilles. Bref, pour être son espion...
un chef d'oeuvre!


Le bien commun
La Guerre des Paysans, planche de l'album © Futuropolis / Liberge / MordillatAllemagne, début du XVIe siècle. Un moine du nom de Luther s’insurge contre les pratiques du Pape Léon X qui, se substituant à Dieu, fait commerce des Indulgences pour financer la construction de la Basilique Saint-Pierre de Rome. Il fait traduire la bible en langue vulgaire afin de la rendre accessible au petit peuple et publie ses « 95 thèses » contre la papauté…

Le moine Thomas Müntzer est séduit par les thèses de Luther mais comprend que ce dernier, soucieux de conserver la protection des Princes, n’est pas prêt à soutenir la lutte des paysans qui se soulèvent à travers le pays pour réclamer plus de justice et de liberté… Pour Müntzer, le peuple, asservi par le travail, ne peut recevoir et comprendre le message divin et il l’incite à prendre les armes pour mettre à bas la noblesse et le clergé, prenant pour mot d’ordre « Omnia sunt communia », « Tout est à tous »…

C’est dans ce contexte insurrectionnel que le jeune Luca, bâtard des Médicis et élève de Raphaël, est envoyé en Allemagne par le Léon X pour rester dans le sillage de Tetzel, chargé de vendre les indulgences, et y être les yeux et les oreilles du Souverain Pontif…


La Guerre des Paysans, planche de l'album © Futuropolis / Liberge / Mordillat
deux visions d’une nécessaires Réforme
Après leur saisissant Suaire, Gerard Mordillat et Eric Liberge associent une fois encore leurs talents pour nous entraîner dans l’Allemagne du début du XVIe siècle, alors que les premiers coup de boutoir de la Réforme à venir se faisaient entendre…

La révolte paysanne qui nous est contée dans ces pages est peu connue de ce côté du Rhin alors qu’elle compte parmi les soulèvements populaires les plus marquants de ce début de la Renaissance… Par le truchement d’un jeune homme qui se destine à la prêtrise, les auteurs nous donnent à voir ce siècle tourmenté et permettent au lecteur d’assister à ces évènements qui allaient durablement marquer l’histoire européenne, avec l’émergence du protestantisme, en réaction au comportement indigne des plus hauts dignitaires de l’Eglise. Avant même la publication des fameuses thèses de Luther, de nombreuses jaqueries avaient secoué le pays mais la traduction de la Bible va mettre le message évangélique à portée de tous. Et rien dans la Bible ne justifie le sort des paysans les plus miséreux, corvéables à merci et ployant sous l’impôt. Dès lors, ils peuvent revendiquer la liberté et l’égalité des droits de tous les hommes… Mais, craignant de perdre ses appuis seigneuriaux, Luther va condamner violemment les révoltes paysannes, marquant le divorce irrémédiable avec Thomas Müntzer qui va prendre fait et cause pour eux. Leur opposition sera d’une rare violence et s’achèvera avec la mort de Müntzer, exécuté après la tristement célèbre bataille qui eut lieu le 15 mai 1525 aux portes de Frankenhausen.

La Guerre des Paysans, planche de l'album © Futuropolis / Liberge / MordillatLe tour de force de l’album est de parvenir à rendre audible et compréhensible les divergences entre Luther et Müntzer, les points théologiques ou politiques sur lesquelles elles s’appuient, tout en déroulant l’histoire jusqu’à son issue fatale à travers les yeux d’un jeune homme qui va voir ses convictions ébranlées par les dires de ces deux hommes. Bien qu’exalté à l’extrême dans ses idées comme dans ses actes, la figure de Thomas Müntzer, méconnue du profane, s’avère fascinante et son combat radical trouve de troublants échos dans nos sociétés contemporaines où, malgré la chute du régime féodale et quelques révolutions, la richesse est toujours confisquée par une minorité alors que le bien commun que sont les services publics ne peuvent, faute de moyens et d’engagement politiques, assurer leur mission de santé ou d’éducation…

un album graphiquement sublime
Une fois encore, on ne peut qu’être subjugué par le formidable travail graphique d’Eric Lieberge. Cet artiste qui nous avait envoûté avec son Monsieur Mardi-Gras Descendres et dont les derniers travaux nous ont littéralement envoûtés, du Suaire en passant par son Corps est un vêtement que l’on quitte en passant par son Fritz Lang le Maudit (avec Arnaud Delalande). Le soin méticuleux apporté aux costumes et aux décors, le formidable travail sur les expressions des différents personnages, l’encrage d’une finesse exquise et d’une subtilité confondante et le somptueux travail sur la lumière font de la lecture de l’album un fascinant voyage temporel, immergeant le lecteur au cœur d’une époque violente et tourmentée. L’artiste retranscrit ainsi avec virtuosité tant la beauté du monde que la folie des hommes, nous ménageant de purs moments de grâce, bouleversants de justesse, qui vont couvrir, l’espace d’un trop bref instant, le tumulte des combats et le fracas des armes…

La Guerre des Paysans, planche de l'album © Futuropolis / Liberge / MordillatAprès Le Suaire, somptueuse trilogie qui se proposait de retracer réelle et mystique du Suaire de Turin, la plume de Gérard Mordillat s’associe une fois encore aux crayons et aux pinceaux d’Eric Liberge pour signer un récit historique fascinant et captivant qui va nous entraîner d’une Allemagne en proie aux révoltes paysannes.

Envoyé par le Pape Léon X espionner les réformateurs allemands, le jeune Luca, élève de Raphaël, va se confronter à deux grands penseurs de la Réforme Protestante : Martin Luther, frère augustin inspirateur de la Réforme et Thomas Müntzer, prêtre défenseur d’une Réforme radicale qui mettrait à bas les privilèges iniques du clergé et de la noblesse pour libérer les pauvres du joug qui les oppressent et leur permettre de comprendre le message des Evangiles.

Le scénario précis et solidement documenté de Gérard Mordillat est remarquablement mis en image par le formidable travail d’Eric Liberge dont le trait réaliste, l’encrage subtil et la lumière fascinante font de chacune de ses cases un petit tableau qui se contemple avec fascination.


Ils rabâchent sans arrêt « crois ! crois ! ». Les Docteurs de l’Ecriture de notre temps agissent comme jadis les pharisiens. Mais ils nient l’évènement de la foi. Il faut en finir avec la cupidité de l’Eglise. Guerre au clergé. Paix aux chaumières.dialogue entreThomas Müntzer
Le Korrigan




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