Dans une Venise alternative, Renzo, pianiste virtuose, revit toute ses nuits le terrible attentat au cours duquel son bras droit a été dévoré par le néant suite à l’explosion d’une bombe D.

Animé par un puissant désir de vengeance, il a réuni autour de lui quatre femmes, elles-mêmes victimes d’attentat similaire dont elles portent, elles aussi, les sinistres stigmates… Unis comme les cinq doigts de la main qui lui fait défaut, ils forment la Meute…

Cachés sous un masque de loup, ils consacrent leur vie à leur seul objectif : accoster sur l’Île Noire, où fut perpétré le premier attentat et dont l’accès est désormais interdit par d’inquiétant et mystérieux gondoliers qui sillonnent chaque nuit les canaux pour prélever leur dîme… Malheur aux habitants des quartiers refusant de leur verser leur écot ! Une bombe les ravagera, déformant à jamais la réalité, désagrégeant ou annihilant leurs malheureuses victimes…

Que trouveront Renzo et ses Louves s’ils parviennent, au prix de bien de sacrifices, à accoster sur cette île ravagée ?

Après son écologique et poétique Baleine blanche des mers mortes (mise en image par Olivier Boiscommun), et Equinox, Aurélie Wellenstein est de retour avec un one shot fantastique se déroulant dans une Venise fantastique et oppressante où de mystérieux gondoliers masqués font régner la terreur…

La couverture s’avère élégante et intrigante, avec cette femme masquée, armée de deux, avançant d’un pas déterminée vers son destin tandis qu’on aperçoit, au second plan, un bien étrange personnage, lui aussi masqué, l’observant du milieu d’un pont enjambant la lagune… Pour son premier album publié en France, Emanuele Contarini fait montre d’un certain talent. Nerveux et dynamique, son découpage résolument moderne nous immerge avec force dans cette Venise fantasmatique dont on reconnaît l’architecture et dont il parvient à retranscrire l’atmosphère si particulière grâce à des cadrages audacieux et incisifs qui servent remarquablement l’action. Son character design s’avère particulièrement bluffant, donnant vie à des personnages tout à la fois expressifs, tourmentés, romanesques et inquiétants qu’il anime avec art, les somptueuses couleurs de Alice Scimia, coloriste italienne qui a déjà travaillé sur plusieurs titres édités par Drakoo…

Le scénario s’avère quant à lui un peu plus déroutant… Sa structure s’avère efficace et parfaitement maîtrisée, avec une petite scène pour introduire et présenter chacun des personnages de l’histoire avant de les lancer dans leur quête effrénée de vengeance… Si le décor instaure d’emblée une atmosphère irréelle à l’ensemble, il manque un je ne sais quoi pour que cet album se détache des sorties de ce début d’année… Singulier et bien construit, chaque personnage s’avère intéressant mais il semble avoir manqué à l’auteur une pagination suffisante pour leur donner l’ampleur qu’ils auraient mérités d’avoir afin de permettre à ces êtres de papier de prendre chair et de s’incarner pleinement. La romancière et désormais scénariste de BD déroule son récit sans permettre aux lecteurs de réellement cerner chacune des Louves et, une fois révélé la nature du mal qui gangrène Venise et malgré un twist scénaristique bougrement intéressant, on reste un peu sur sa faim alors que l’atmosphère oppressante qui baigne le récit et ce sentiment d’urgence est remarquablement bien rendu… tandis que le récit de ces deux clans que tout oppose trouve un relief particulier avec les évènements qui déchirent le Proche-Orient…

S’associant à Emanuele Contarini, un talentueux dessinateur qui signe son premier album publié en France, la romancière Aurélie Wellenstein, désormais scénariste de bande-dessinée, nous entraîne dans une Venise de la Renaissance alternative meurtrie par une série attentats perpétrés par d’inquiétants gondoliers masqués…

Pianiste virtuose ayant vu sa main disparaître dans le néant suite à l’explosion d’une bombe d’un genre inconnu, Renzo a réuni autour de lui quatre femmes qui portent en elle les stigmates des attentats dont elles ont été tour à tour victimes et possède d’étranges pouvoirs… Unis par un impérieux désir de vengeance, la Meute cherche à accoster sur l’Île Noire où fut perpétré le premier attentat, terre de refuge de mystérieux gondoliers, désormais coupée du monde… Là Renzo et ses Louves compte bien se venger de leurs bourreaux et trouver les réponses aux questions qui les hante...

Le trait puissant et dynamique de Emanuele Contarini est l’un des meilleurs atouts de cette histoire étrange et fascinante qui aurait mérité d’être développée sur plusieurs tomes tant on a l’impression que les personnages sont un peu à l’étroit dans cette version sombre et tourmenté d’une Venise inquiétante dont les habitants semblent perdre peu à peu leur humanité…

Nous n’étions que cinq, mes Louves et moi. Mais cinq doigts d’une nouvelle main. Bien plus forte que celle de chair qui m’avait été arrachée. Les conséquences de l’attentat nous avaient obligés à changer de métier. Nera et Bianca couraient sur les toits pour visiter les musées et ls demeures des riches propriétaires. […] Calliope, elle oubliait la douleur psychique dans la douleur physique… […] Quant à Alessia, elle était chanceuse… Jusqu’à un certain point.Renzo, narrateur de l’histoire