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d'Or et d'Ivoire
Sperenza



Fiche descriptive

Policier

Sperenza

Tome 1

Eric Corbeyran, Achille Braquelaire

Salaheddine Bas

Philéas

30 mai 2024


16€90

9782491467777

Chronique
d'Or et d'Ivoire
Reportage fictionnel

Tanzanie. Des coups de feu éclatent dans la nuit, au beau milieu de la savane, dans une réserve. Deux éléphants s'écroulent. À l'aube, les hyènes et les vautours se disputent leurs cadavres.

Du trafic d'ivoire au trafic d'or, Iris Speranza va remonter au mépris du danger une filière dont les ramifications s'étendent jusqu'aux finances et à la politique européennes...
un bon album !


Reportage fictionnel
Sperenza, planche du tome 1 © Philéas / Bas / Corbeyran / BraquelaireTanzanie. Deux coups de feu déchirent la nuit. Deux éléphants s’écroulent, foudroyés… Au matin, hyènes et vautours se disputent leurs cadavres sur lesquels les braconniers ont prélevé les défenses…

Le patron du journal, Giles Leroux, a convié Iris Sperenza sur un bateau-mouche pour lui demander de partir en Tanzanie enquêter sur la mort d’un de ses collègue, Axel Schwartz, qui enquêtait sur le trafic d’ivoire… Déclinant tout d’abord son offre, n’étant journaliste d’investigation, Iris se laisse convaincre…

Arrivée sur place, le patron d’un journal lui remet les coordonnées d’un contact qui travaillait avec le journaliste assassiné mais qui a préféré devenir chauffeur de taxi, craignant les représailles des trafiquants sur lesquels il enquêtait… Ce dernier lui remet une clef usb contenant les contacts avec qui Schwartz avait travaillé… Après avoir essuyé plusieurs refus, l’un d’eux accepte de la rencontrer…


la fiction pour parler de la réalité
Achille Braquelaire retrouve Eric Corbeyran avec qui il avait signé Imago Mundi (dessiné par Luc Brahy) pour livrer un album fictionnel s’appuyant sur une solide bas documentaire…

Sperenza, planche du tome 1 © Philéas / Bas / Corbeyran / BraquelaireDans ce premier opus, nous allons découvrir le personnage central de la série, une journaliste classique qui va se muer en journaliste d’investigation intuitive et un brin téméraire… Si le récit proprement dit s’avère plutôt entraînant, c’est surtout un prétexte pour mettre en lumière les différents rouages des trafics d’or et d’ivoire et la corruption qui gangrène la Tanzanie, avec la police qui ferme les yeux sur ces juteux trafics. Des entreprises d’import-export utilisées pour faire transiter les marchandises illicites, du blanchiment de l’or sale empruntant des itinéraires tortueux à l’Asie, véritable plaque tournante du trafic… Loin d’être manichéen, le scénario pointe toute la complexité de la situation qui se construit sur la misère de tanzaniens prêts à risquer leur vie pour ne pas mourir de faim, dussent-ils pour cela abattre des éléphants et laisser pourrir leurs cadavres… Cette première affaire s’appuie sur l’enquête entourant l’arrestation de la Chinoise Yang Fenlan, surnommée la Reine de l’Ivoire et qui servit d’intermédiaire entre les trafiquants locaux et des acheteurs internationaux et fut condamnée à quinze années de prison.

Après avoir travaillé avec Afif Khaled sur le dessin de Far Cry (sur un scénario de Mathieu Mariolle), le trait réaliste de Salaheddine Basti met en scène avec efficacité cette première enquête de Sperenza, bien que son dessin soit encore perfectible. Peut-être le dessinateur s’appuie-t-il trop sur des photos pour composer ses décors, lorsque ceux-ci ne disparaissent pas pour laisser la place aux acteurs du drame…

Sperenza, planche du tome 1 © Philéas / Bas / Corbeyran / BraquelaireAprès Imago Mundi, Achille Braquelaire retrouve le prolifique Eric Corbeyran pour une série engagée mettant en lumière les travers de la mondialisation par le biais des enquêtes d’une journaliste d’investigation audacieuse et intuitive…

Iris Sperenza est envoyée par son patron enquêter sur la mort d’Axel Schwartz qui travaillait sur le trafic d’ivoire en Tanzanie… L’enquête s’avère particulièrement dangereuse et rares sont les contacts du journaliste assassiné qui accepte de lui parler. L’affaire s’avère tentaculaire et semble inextricablement liée à un trafic d’or…

Le scénario de ce premier tome d’avère très didactique et démonte les mécanismes de ces trafics qui prospèrent sur la misère. Le dosage entre fiction et documentaire s’avère très équilibré et si le dessin de Salaheddine Basti n’est pas exempt de défauts, il n’en porte pas moins efficacement ce récit entraînant…


La lutte contre le braconnage est une guerre invisible… Les Rangers sont des héros. Il faut beaucoup de courage pour affronter un ennemi sans visage. Vous croyez que je vais me sentir coupable de m’être retiré du combat ? D’avoir opté pour l’existence d’un ver de terre plutôt qu’une mort glorieuse ?Idriss Ndassa
Le Korrigan




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