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Le Maître de California Hill
Le Maître de California Hill



Fiche descriptive

Western

Laurent-Frédéric Bollée

Georges Van Linthout

Georges Van Linthout

La Boîte à Bulles

5 février 2025


25€

9782849535172

Chronique
Le Maître de California Hill
Le Pari

Afin de découvrir si un cheval au galop garde, ou non, toujours un sabot en contact avec le sol, Muybridge et Stanford vont révolutionner la photographie...

Au milieu des années 1860, la construction de la première ligne de chemin de fer transcontinentale arrive à son terme. Derrière ce projet colossal, côté Ouest, le magnat et ancien gouverneur de Californie, Leland Stanford, un homme connu pour sa voracité et qui ne vit que par et pour ses chevaux - qu’il garde près de lui dans son manoir de California Hill.

Ainsi, le jour où son partenaire et rival, Mr Durant, lui fait part de la question qui agite les milieux hippiques de l’époque, ils se lancent un pari : celui qui parviendra à prouver si un cheval au galop garde, ou non, toujours un sabot en contact avec le sol gagnera 10 % de l’entreprise de l’autre.

Pour battre son rival, Stanford offre des moyens quasi illimités à Eadweard Muybridge, un photographe talentueux mais psychologiquement instable. Muybridge entreprend donc de photographier, un à un, les mouvements d’un cheval au galop, qu’importe que la technologie ne le permette pas encore…

Débute ainsi une collaboration funeste où se rencontrent avidité et démesure, mais qui révolutionnera la photographie et posera les bases du cinéma.
un excellent album!


Le Pari
Le Maître de California Hill, planche de l'album © La Boîte à Bulles / Van Linthout / BolléeAu milieu des années 1860. La construction de la première ligne de chemin de fer transcontinental arrive à son terme grâce à l’acharnement de deux riches industriels Mr Durant et Leland Stanford, ancien Gouverneur de Californie qui consacre sa vie aux affaires et à ses chevaux dont il apprécie plus la compagnie que celle des hommes…

Le jour où son rival lui parle d’un sujet qui anime les milieux hippiques de l’époque, les deux hommes se lancent un pari dont le gagnant remportera 10% des parts de la société de l’autre : prouver ou infirmer le fait qu’un cheval au galop garde ou non les quatre pattes sur le sol…

Pour remporter le pari, Leland Stanford donne à Eadweard Muybridge, photographe et inventeur britannique, des moyens colossaux, charge à lui de photographier la décomposition du mouvement d’un cheval lancé au galop… Leur association souvent houleuse révolutionnera son art et posera les bases de ce qui allait devenir le cinéma…


Le Maître de California Hill, planche de l'album © La Boîte à Bulles / Van Linthout / Bollée
l’histoire d’une rencontre qui allait révolutionner la photographie et poser les bases du cinéma.
Un peu plus de trois mois après la sortie de l’excellent Pour une fraction de seconde de Guy Delisle, voilà que le méconnu Eadweard Muybridge, photographe, inventeur et meurtrier d’origine britannique est à nouveau mis en lumière par ce récit du talentueux Laurent-Frédéric Bollée

Mais, comme l’indique le titre, ce n’est pas Muybridge mais Leland Stanford, homme politique et riche industriel, qui occupe les devants de la scène… Le récit nous dépeint un homme pour qui l’argent est un moyen d’assouvir ses ambitions et qui ne voit en son fils que l’héritier de son immense fortune… Accaparé par son travail, ses chevaux et à présent son pari, il dépensera des fortunes pour prouver que lorsqu’il galope, les pattes du cheval quittent un instant le sol… L’homme parait d’emblée particulièrement antipathique, désireux de s’imposer par la puissance de l’argent et le relations qu’il a su tisser, malgré sa misanthropie, avec les milieux de pouvoir. Il fait peu cas de sa famille et ne supporte l’impertinence de Muybridge, qui n’hésite pas à pointer la façon dont le magna du chemin de fer traite ses ouvriers, que parce qu’il voit en lui qu’un instrument de sa victoire sur Durant.

Le Maître de California Hill, planche de l'album © La Boîte à Bulles / Van Linthout / BolléeSi le récit s’avère captivant de par le portrait de cet homme égoïste et sûr de lui qu’en esquisse l’auteur, il l’est plus encore par la structure narrative du récit, élément dans lequel excelle Laurent-Frédéric Bollée… Le twist survenant vers la fin de l’album remet l’ensemble du récit dans une toute autre perspective, entre légende et véracité historique, comme avait su si bien le faire John Ford dans ce que je considère comme son chef d’œuvre : The Man Who Shot Liberty Valance… La façon dont l’auteur intègre ces nouveaux éléments au récit s’avère tout juste fascinante et montre si besoin était quel formidable conteur il est !

Alors que le choix du noir et blanc s’avère des plus pertinent, évoquant tant l’époque de l’essor de la photographie que les balbutiements du cinéma, le trait nerveux de Georges Van Linthout est joliment mis en valeur par ses magnifiques lavis. Le découpage du dessinateur belge s’avère tout à la fois subtil et précis, rendant la lecture de l’album particulièrement fluide. Le soin apporté à la physionomie de deux principaux protagonistes de l’histoire est pour beaucoup dans l’impact du scénario, de cet homme richissime qui n’a pas l’habitude qu’on se dresse en travers de sa route qui va un temps basculer dans la folie à la mort de son fils en passant par ce photographe assassin dont on doute de la santé mentale, de par son comportement erratique et à se meurtre de sang-froid…

Le Maître de California Hill, planche de l'album © La Boîte à Bulles / Van Linthout / BolléeQuelques mois après l’excellent Pour une fraction de seconde de Guy Delisle, le formidable conteur qu’est Laurent-Frédéric Bollée revient sur la rencontre entre le riche industriel Leland Stanford et le photographe Eadweard Muybridge, rencontre qui allait bouleverser l’art naissant de la photographie et jeter les bases de ce qui allait devenir le cinéma…

Lorsque son rival, Mr Durant lui propose un pari fou dont l’enjeu serait 10% des parts de leurs sociétés respectives, Leland Stanford accepte et propose au photographe et inventeur Eadweard Muybridge des moyens illimités pour prouver qu’un cheval lancé au galop voit ses quatre pattes se décoller du sol l’espace d’un instant…

La misanthropie de Stanford et son habitude de faire plier quiconque se dresse sur son chemin par la puissance de son argent rend le personnage particulièrement antipathique tandis qu’il considère l’instable Muybridge, bientôt meurtrier de sang froid de l’amant de son épouse, comme un simple outil pour parvenir à ses fins… Mais si la première partie du récit s’avère passionnante, un twist vertigineux rend l’album plus fascinant encore en présentant les faits qui nous ont été conté sous des angles totalement nouveaux, offrant au lecteur une savoureuse une expérience de lecture et une formidable leçon de narration. Le Maître de California Hill a tous les atouts pour séduire un large lectorat, tant pour la qualité de son écriture que pour les magnifiques lavis de Georges Van Linthout et son sens du rythme et de la composition…


- Vous cherchez quoi au juste dans cette histoire ?
- La gloire et la renommée bien sûr ! Être le premier à prouver que toutes les pattes d’un cheval au galop quitte bien le sol à un moment donné. J’en suis convaincu.
- Et vous imaginez donc que je vais réussir à prendre une photo qui le montrerait de manière irréfutable ?
- Evidemment ! Je vous ai dit que je suis prêt à payer le prix qu’il faudra !
- Ce n’est pas une question d’argent Monsieur Stanford… Ce que vous me demandez est tout simplement impossible. Le principal problème c’est le temps d’exposition pour prendre une photographie. C’est en moyenne 20 secondes. Comment voulez-vous fixer un cheval qui passe devant l’objectif à cette vitesse ?
- Je ne sais pas ! C’est vous le photographe – Et vous vous revendiquez inventeur, n’est-ce pas ? Eh bien réfléchissez et inventez mon vieux !dialogue entre Leland Stanford et Eadweard Muybridge

Le Korrigan




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Inspiration jeux de rôle

Cette fiche est référencée comme inspi pour 1 jeux de rôle.

Tecumah Gulch est un jeu de rôle dans lequel on incarne des pionniers, habitants d’une petite ville fictive américaine à la fin des années 1860, peu après la fin de la Guerre de Sécession et de la Guerre Mexicaine. L'ambiance est au western non fantastique et respecte l'histoire des Etats-Unis : il n'y a aucun élément surnaturel et l'évolution de la ville fictive de Tecumah est influencée par les événements réels. Guerres, mouvements de population et autres drames de la conquête de l'Ouest sont le sujet des scénarios officiels. Les portraits et les caractéristiques de nombreuses figures historiques de la période que les héros pourront croiser sont aussi données : Buffalo Bill, Jesse James, Geronimo, etc...