Égypte, 1869. L’archéologue Alexandre Sardin désespère de trouver quoi que ce soit sur le chantier où il travail. Pourtant, Bernat vient interrompre sa correspondance avec son épouse pour lui annoncer une grande découverte : une pyramide, sans doute la plus ancienne exhumée à ce jour vient d’être découverte… Une de ses chambres abrite sept sarcophages gigantesques, contenant chacun une momie bin plus grandes que celle d’un homme ordinaire baignant dans un liquide noirâtre intrigant.

Lorsqu’il dévoile à la communauté scientifique les corps momifiés de ce qu’il affirme être ceux des dieux d’Isis, Bastet, Horus, Anubis, Khnoum et Sobek, Alexandre Sardin déclenche un véritable tollé car la découverte de ces corps momifiés dans une pyramide prouve qu’ils ont vécu parmi les hommes… Un étrange et richissim, Sandor G. Weltman, s’intéresse de près à cette découverte, et plus particulièrement au liquide noirâtre dans lequel baignait les momies des dieux défunts… Il propose à Sardin de financer ses recherches, sans rien demander en contrepartie… Mais, lorsqu’ à la visite nocturne de l’entrepôt de Marseille s’ajoute celle de la salle du Louvre où était entreposé le précieux liquide, Sardin y voit la main de Weltman, son inquiétant mécène…

Né sous la plume inspirée du prolifique et talentueux Eric Corbeyran, l’univers des Stryges est devenu un édifice alambiqué et tortueux qui s’est enrichi de nombreux spin-off qui ont chacun ajouté leur pierre à l’édifice narratif…

Ce premier opus de la Légendes des Stryges amorce un dytique haut en couleur qui commence en Egypte par la découverte d’un monument funéraire contenant rien de moins que les corps momifiés de sept dieux majeurs du panthéon égyptien… La découverte en elle-même fait sensation mais de savoir que le ténébreux Sandor G. Weltman est de la partie rend le récit plus palpitant encore pour ceux qui ont déjà arpenté l’une ou l’autre des séries se référant aux Stryges… Car les lecteurs ont déjà croisé la route de ce milliardaire immortel d’origine allemande s’attendent à quelques complots ésotériques et malsains d’envergure… Fort de ses talents de conteur, le scénariste nous livre une entrée en matière fascinante et rythmée qui pourrait bien constituer une intéressante porte d’entrée dans cet univers riche et foisonnant qui a été développé sur plus de trente années… Et, en ce cas, pour peu que le lecteur soit amateur d’Histoire, d’enquête ésotérique et de fantastique, il est fort probable que vous ne résistiez pas à l’appel des Stryges tant Eric Corbeyran parvient une fois encore à happer le lecteur, pour l’abandonner à sa frustration à la fin de l’album alors que Weltman révélait à ceux qui le ne le connaissaient pas encore sa véritable nature.

Difficile de ne pas être impressionné par les visuels de Nicolas Bègue sur cet album. Dès la première séquence, son trait réaliste, évoquant par bien des aspects celui de Richard Guérineau, impressionne par sa précision et son saisissant travail sur les ombres qui structurent chacune de ses cases. Son sens du cadrage s’avère bluffant et son découpage subtil renforce avec art la dramaturgie de chaque scène tout en agissant avec finesse sur le rythme de la lecture… La séquence à l’académie des sciences est impressionnante de maîtrise, comme celles du cambriolage du Louvres ou de la colère de Sandor G. Weltman…

L’univers tentaculaire et foisonnant des Stryges s’enrichit d’un nouveau récit mené de main de maître par un Eric Corbeyran au sommet de son art…

Égypte, 1869. Après des mois de fouilles infructueuses, l’archéologue Alexandre Sardin pénètre dans un antique monument funéraire où il trouve neuf immenses sarcophages contenants chacun une momie gigantesque baignant dans un liquide noirâtre. Lorsqu’il présente sa découverte à l’Académie des Sciences, il provoque un tollé en affirmant qu’elles étaient celles des sept dieux majeurs du panthéon égyptien. Un homme l’approche et se propose de financer en secret ses recherches, un certain Sandor G. Weltman…

Sept années après le dernier opus du fascinant Chant des Stryges, Eric Corbeyran remet le couvert en mettant en scène ce mystérieux et inquiétant personnage dont on sait qu’il s’intéresse de très prêt à ces étranges créatures que sont les Stryges et qui influe le cours de l’histoire de l’humanité depuis des millénaires… Et le prolifique scénariste réussit le tour de force d’écrire un récit qui ravira tant les aficionados de la série-mère et de ses spin-off qu’une nouvelle génération de lecteur pour laquelle il constituera une formidable porte d’entrée… Mais cet album est aussi l’occasion de révéler les formidables talents de dessinateur de Nicolas Bègue, de son réaliste envoûtant à son découpage soigné, son fascinant travail sur les ombres et des cadrages virtuoses qui mettent si joliment en scène ce premier opus d’un dytique des plus prometteurs… On pensait tout savoir sur les Stryges… on avait tort !

- Bien que leur constitution soit fort différente de celle d’un corps humain, nous sommes bel et bien en présence de très anciens cadavres.
- Alors, s’ils ne sont pas humains, que sont-ils ? Des animaux ? Des chimères?
- Rien de tout cela. Messieurs, vous êtes en présence de l’élite du panthéon égyptien !
- Ooohh !
- Foutaises ! De qui se moque-t-on ?dialogue à l’Académie des Sciences