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Dernieres Chroniques
Bandes Dessinées


mêler l'histoire à l'Histoire
Les « malgré nous » sont un aspect méconnu des deux guerres mondiales qui ont ravagé l’Europe et embrasé le monde. Ballotés d’un pays à l’autre depuis la guerre de 1870, tantôt français, tantôt allemand, ils ont du porter les armes, endosser l’uniforme allemand et se battre, malgré eux. En 14-18, des familles furent déchirées par la guerre, se retrouvant face à face au cœur de la meurtrière guerre des tranchées. Mais la grande guerre portait en elle le ferment de la seconde et , là encore, alsacien et lorrain furent malmenés. Les non historiens ignorent peut-être que jusqu’en 1942, le statut juridique de Alsace-Lorraine n’avait pas été abordé lorsque fut signée l’armistice, 22 juin 1940. Juridiquement français, mais en zone occupée, il sera annexé de fait en juillet. La jeunesse sera alor[...]
pari réussi
Cyclopes n’ayant étrangement pas eu le succès escompté, les deux auteurs ont fait reprendre du service au Tueur, qui vivait un paisible retraite, pour le plus grand plaisir des lecteurs qui ont vu assez vite que cette série était un chef d’œuvre. Cyclopes a été mis entre parenthèse, le temps de trouver un nouveau dessinateur pour reprendre le flambeau. Gaël De Meyere se retrouve donc aux crayons alors que le Jamin s’atèle aux pinceaux. La gageure était de parvenir à épouser le style si particulier de Luc Jacamon tout en parvenant leur impulser de la personnalité dans leur trait.



Première impression : pourquoi donc Casterman, qui a semble-t-il décidé de relooker la collection, a-t-il en plus de cela changé le format? Ce qui serait acceptable pour une nouvelle série l’est bea[...]
voyage dans la Rome de Néron
Murena fait partie de ces série rares et envoûtantes qui mêlent avec brio Histoire et histoire. Formidablement documenté, les auteurs nuancent le portrait de Néron, que l’imagerie populaire décrit comme un fou jouant de la lyre et déclamant des poèmes devant Rome en flamme.



L’histoire de ce jeune homme qui a trop tôt été mêlé aux luttes de pouvoirs et à l’ambition dévorante d’une mère qui en était avide, a tout du drame shakespearien : désespoirs, vengeances, ambitions exacerbées, complots sordides et sanglants, meurtres, empoisonnements, parricide, régicide, incestes… Tous les ingrédients sont là pour un drame historique haut en couleur. Et la façon dont Jean Dufaux dépeint le personnage, la manière dont il le fait glisser peu à peu dans les bras de Dame Folie, faisant vaci[...]
fantastique délicieusement désuet
Le duo formé par Philippe Chanoinat et Frédéric Marniquet a ses détracteur et nombreux sont ceux qui critiquent, souvent vertement, le trait si particulier du dessinateur. Pourtant, pour ma part je suis un grand fan du genre et j’apprécie particulièrement les ambiances distillée dans leurs livres, des Brigade de l'étrange en passant par les Aventures de Sean Mac Gregor ou celle de Scott et Hasting.

Elles évoquent pour moi les délicieuses atmosphères du jeu de rôle maléfices, histoires teintées de surnaturel subtilement sulfureux. On y retrouve aussi la marque des romans feuilleton qui s’étalaient dans les journaux de la belle époque, les grands méchants presque caricaturaux et des héros au verbiage abondant qui tentent de déjouer leurs machinations diaboliques.



Ce son[...]
un zest de Baudolino
Messire Guillaume est un jeune garçon vivant au Moyen Âge et qui refuse d’accepter la mort de son père. S’engage alors une quête initiatique emprunte de mystères et de rencontres saisissantes. Car si le premier et le dernier tome sont, malgré quelques éléments fantastiques, ancrés dans la réalité, le second tome immerge Guillaume et le lecteur dans l’un des grands mythes moyenâgeux, celui du de la légende du prêtre-roi Jean, comme si Guillaume, refusant la mort de son père, fuyait la réalité.



Matthieu Bonhomme, dessinateur du superbe Marquis d'Anaon scénarisé par Fabien Vehlmann, signe une fois de plus une série de toute beauté. Sous son dessin réaliste pointe la force de ses crayonnés et c’est avec maestria qu’il met en scène le mythique Royaume du Prêtre Jean et les créatu[...]
beau mais trop condensé
On ne peut qu’être impressionné par l’incroyable talent de dessinateur de Enrique Fernández, par sa formidable capacité à donner du mouvement à ses planches et par ses colorisations superbes. Pourtant, un dessin captivant n’est pas le seul ingrédient nécessaire à un grand album, encore faut il que le scénario soit au rendez-vous…



Et là, on ne peut qu’avoir un avis mitigé. Le scénario, une histoire d’amour tourmentée sur fond de guerre futuriste, n’est certes pas dénué d’intérêt mais on a la furieuse de désagréable impression que l’auteur a cherché à mettre dans cette histoire un condensé de ce qu’il avait envie de mettre en scène… Mais pour aborder chaque facette de son histoire, il lui aurait fallu bien plus d’un tome…

Les seconds rôles manquent cruellement d’épaisse[...]
Pat Garrett et le non-mort
Le titre énigmatique et la couverture plutôt réussie donne une furieuse envie d’ouvrir cette BD au format atypique.

Je tuerai encore Billy the Kid est un western s’intéressant au lien ambigu unissant le célèbre Billy the Kid et Pat Garrett qui fut son ami et son assassin, le tout abordé sous un angle fantastique puisque le Kid est sorti de la tombe.



Le personnage du Kid, à la fois attachant et colérique, fait partie de ces doués de la gâchette qui sont entrés dans la légende, magnifiée par les écrivains en quête de sensationnel. Sa destinée quasi christique, foudroyé dans sa jeunesse, abattu par son meilleur ami, poussant les villageois opprimés à tenir tête aux grands éleveurs et le mythe de la survivance (un vieil homme a prétendu être le Kid dans les années 30, et [...]
un polar sombre et bien ficelé
Dennis Lehane fait partie de ses auteurs talentueux dans l’œuvre desquels Hollywood (Gone Baby Gone, Mystic River) n’a pas fini de piocher. C’est à présent aux auteurs de BD de se pencher sur ses romans ou nouvelles. On avait grandement apprécié l’excellent Shutter Island mis en image par Christian De Metter, et c’est avec un réel plaisir que l’on a abordé Coronado, nouvelle tirée d’un recueil éponyme. Cette dernière met en exergue des thèmes chers à l’auteur : l’amour, la vengeance, la culpabilité et la rédemption. Le titre en lui-même étant en fait une adaptation théâtrale d’une nouvelle de l’auteur, « Avant Gwen ».



Lorsqu’il sort de prison, Bobby sait bien que si son père qui l’attend dans une voiture volée, de la coke dans la boîte à gant et une pute sur la banquette arr[...]
polar macabre
Cette quatrième enquête du commissaire Raffini s’inscrit dans la lignée des romans noirs des années 50. Particulièrement par son accroche, elle va entraîner le commissaire et ses hommes dans une intrigue complexe et pleine de rebondissements qui prend ses racines dans les zones sombres de la seconde guerre mondiale.

La progression de l’enquête s’avère intéressante et son aboutissement pour le moins inattendu.



Les dessins de ce dernier album de la série signé par Jacques Ferrandez ont certes quelque peu vieillis mais collent plutôt bien à l’ambiance et l’atmosphère de l’époque.



Un excellent polar où l’on croise un certain Burma au hasard d’une rue, clin d’œil à l’œuvre de Malet et l’adaptation de Jacques Tardi qui faisait ses premiers pas en BD avec Brou[...]
allégorie de la liberté
O’Boys est un road-movie passionnant se déroulant dans le sud des Etats-Unis dans les années 30. Il raconte une histoire d’amitié unissant un pauvre gosse battu (désireux de retrouver son frère et de fuir un père alcoolique et violent) et un ouvrier noir poursuivit par un shérif raciste et malhonnête.



Si le premier tome s’inspirait très librement des Aventures de Huckleberry Finn, les auteurs de O’Boys , Philippe Thirault et Steve Cuzor semble s’être donné pour but, à l’instar de Mark Twain, de dresser un portrait sans concession des Etats-Unis. Ségrégation raciale, errance et misère y sévissent avec force alors que la guerre de Sécession est un lointain souvenir remontant déjà à plus d’un demi siècle.

Les deux principaux protagonistes, Huck et Charley apportent, l’u[...]
un personnage trouble
Joseph Joanovici était de son vivant un personnage improbable qui résumait par sa personne une des périodes les plus sombres l’histoire de France… Juif, collaborateur, résistant, illettré, homme d’affaire, salaud, bienfaiteur, opportuniste, calculateur froid, humain, cynique… Il fut tout cela tour à tour et bien souvent à la fois.

Personnalité des plus ambigües, il fit l’objet de nombreux écrits tant il était difficile à cerner.

S’attaquer à raconter la vie de Joseph Joanovici, et qui plus est en BD, était un réel défi que Sylvain Vallé et Fabien Nury ont relevé avec le talent qu’on leur connaît, écrivant une grande fresque ou une personnalité qui connait une ascension fulgurante en frayant avec le crime rencontre l’histoire d’un pays. En cela, cette série s‘inscrit dans la[...]
légende bretonne
L’école Capucine prend place en Bretagne, terre de légendes et de mystère. Jean-Blaise Djian, qui a récemment signé le très enthousiasmant les Quatre de Baker Street et l’intrigant le Grand Mort avec Régis Loisel, François Lapierre et Vincent Mallie) signe cette nouvelle série un récit subtilement teinté de fantastique. Subtilement parce que le fantastique se fait discret, mais une seule touche suffit à faire basculer l’intrigue. L’idée de faire se rencontrer un même personnage à différentes époques de sa vie (en adolescent transi d’amour et en homme d’âge mûr qui a perdu ses rêves) est des plus intéressantes et la confrontation est à la fois violente et touchante, surtout quand Honoré demander au jeune homme qu’il fut de lui parler de son premier et unique amour…



Eté 1852. [...]