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l'envers du décor
dans les coulisses d'un album

    Le Merlu
    Les Coulisses

    Jérome Phalippou nous entraîne avec gentillesse et générosité dans les coulisses du Merlu pour nous expliquer la genèse de cet album captivant qui nous entraîne dans la France occupée avec la complicité de son scénariste, Thierry Dubois...


  • Le Merlu, planche du tome 1 © Paquet / Phalippou / Dubois / Larme

  • Le Merlu, planche du tome 1 © Paquet / Phalippou / Dubois / Larme

  • Portrait de JeromePhalippou en artiste

  • L'atelier des beaux jours de Jerome Phalippou

  • Jerome Phalippou en pleine création

  • Betsy, work in progress © Jerome Phalippou

  • Dans le processus de construction d’une page, il y a d’abord le story-board, qui m’est fourni par Thierry. En sa qualité de dessinateur, il me transmet un story-board dessiné, alors que, généralement, les scénaristes font un découpage écrit de chaque page avec le détail de l’action de chaque case dialoguée. Le SB de base de Thierry, pour les pages 4 à 7, se détaillait ainsi... ©

  • Thierry me laisse les coudées franches pour adapter ce SB comme il me sied. Il me paraissait, par exemple, plus judicieux que la scène précédant l’attaque du train, se concentre sur Marie-Jeanne et son père pour assurer un lien entre le tome 1 et le tome 2. Et puis, la scène d’accident pouvait être découpée sans détailler toutes les étapes de la chute du train... Alors comme je suis un adepte de l’ellipse, j’ai usé de ma liberté pour en profiter... @ Jerome Phalippou

  • Comme le montre le résultat final une fois encré... A chaque étape que je modifie, on en cause avec Thierry avant validation, évidemment ! @ Jerome Phalippou

  • Le Merlu, Encrage de la page 6 et 7 @ Thierry Dubois / Jerome Phalippou

  • Quant aux étapes de construction d’une planche, je commence toujours par faire de nombreux crayonnés sur des feuilles libres. A ce stade, j’essaie, je gomme, je recommence, jusqu’à user la fibre du papier. Une fois les crayonnés faits, je scanne tout ça en vrac et la mise en forme de la page va se faire sur ordinateur... @ Thierry Dubois / Jerome Phalippou

  • Les crayonnés scannés sont ensuite introduits dans les cases que je mets en forme sous Photoshop. Ce qui me facilite la vie, à ce stade, c’est que je peux recadrer, agrandir ou rétrécir chaque crayonné pour l’adapter au mieux dans le format de case choisi. Comme le montre la case 3, le dessin de base était beaucoup plus général et je l’ai tronqué dans la case pour lui donner un effet plus «cinématographique»... Cette étape me permet aussi de prévoir le gabarit des textes de chaque dialogue, pour lesquels Thierry me donne le fil conducteur. Au regard de mes modifications incessantes par rapport au SB de Thierry, il faut souvent adapter les dialogues.  Une fois que la mise en scène me convient, j’imprime le tout au format A3+, et je passe à la table lumineuse pour décalquer mes croquis sur ma page définitive. @ Thierry Dubois / Jerome Phalippou

  • L’avantage de procéder ainsi, pour moi, est que je ne vais pas trop user le papier de ma page définitive à faire et refaire des croquis dans les cases, à gommer etc...  Ca évite, au moment de l’encrage, de se retrouver avec un papier qui peluche ou qui part en fibres... Sachant que mon encrage est (un peu trop) détaillé, il est salutaire que le grain du papier reste propre quand on commence à y appliquer de l’encre de Chine ! Les blocs de texte, préalablement prévus au moment de la préparation de la page, sont repris à ce stade. Les textes, eux, sont rédigés sur ordinateur grâce à une police spécifique que les éditions Paquet ont créée sur la base de ma propre écriture.  La page crayonnée est ensuite envoyée à Thierry et Pal, notre éditeur, pour validation. S’il y a des trucs à changer, c’est maintenant ou jamais ! @ Thierry Dubois / Jerome Phalippou

  • Une fois la page crayonnée validée par mes compères, je me lance dans l’encrage. Au cours de cet album (le tome 2 du Merlu), j’ai changé de méthode car le pinceau et l’encre me posaient de plus en plus de problèmes. Je ne parvenais pas à retrouver les pinceaux que j’avais utilisés jusque-là, des Isabey Martre Kolinsky 6227. Ils sont toujours fabriqués mais n’avaient plus la même finesse que je connaissais auparavant... Et puis, à force de côtoyer d’autres collègues dessinateurs, en particulier Etienne Willem et Michel Koeniguer, j’ai découvert la magie des feutres, et notamment les UniPin Brush de chez Mitsubishi. Ils permettent d’accélérer considérablement la manœuvre d’encrage avec un résultat convaincant en matière de pleins et de déliés. Et pour un gars qui n’aime pas les plages blanches et les vides, ils me permettent de dessiner un maximum de détails de manière plus précise qu’avec les nouvelles générations de pinceaux qui ne me convenaient plsu du tout ! Par contre, quand il s’agit de plages de noirs et d’ombres, le recours au binôme pinceau-encre de Chine reste le meilleur parti !  Ca donne le résultat ci-contre, à l’encrage brut, avant de gommer les traits de crayon que l’on voit encore en-dessous... @ Thierry Dubois / Jerome Phalippou

  • Après encrage, on procède au gommage des traits de crayon et l’on fait un scan en haute définition de la page (1200 dpi en NB), histoire d’avoir un trait pur, sans parasite, qui servira de base pour la mise en couleurs.@ Thierry Dubois / Jerome Phalippou

  • Après d’ultimes vérifications, la page NB en haute définition est envoyée au coloriste, Patrick Larme, pour la suite de la procédure.  Pour ma part, je donne des instructions d’ambiances générales, comme ici l’ambiance nocturne, et le laisse prendre tout ça en mains. Pour les couleurs de véhicules, c’est Thierry qui s’occupe de tout ! Pour ma part, je recours souvent à de la documentation en noir et blanc et je suis bien incapable de définir les couleurs de ce que je dessine !  Une  fois mise en couleurs, la page part chez le maquettiste de la maison Paquet pour son assemblage avec les calques de textes, la mise en forme de la pagination et tout est plié ! @ Thierry Dubois / Jerome Phalippou

  • Cela dit, quand il s’agit d’aquarelles, je préfère consacrer du temps à des sujets plus légers... comme la tenue de Betsy dans celles-ci... © Jerome Phalippou

  • ou celle-ci... © Jerome Phalippou

  • ou celle-là... © Jerome Phalippou

  • ou encore celle-ci... © Jerome Phalippou

  • Sur mes propres projets de BD, je réalise moi-même les couleurs sous Photoshop. Mais il m’arrive aussi quelquefois de faire de la mise en couleurs directe, à l’aquarelle...  A titre d’exemple, celle-ci a été faite à la fin de mon boulot sur le premier tome du Merlu, dans l’idée qu’elle illustre les pages de bonus. D’abord en couleurs...  © Jerome Phalippou

  • ... je l’ai ensuite travaillée sur ordi pour la transformer en fausse vraie photo, mais elle n’a finalement pas été retenue. © Jerome Phalippou